Sud-Kivu : devoir de mémoire des victimes des tueries en province, Uwezo Afrika met autour du feu plusieurs couches de la population

ByThèrese

Sud-Kivu : devoir de mémoire des victimes des tueries en province, Uwezo Afrika met autour du feu plusieurs couches de la population

Réunir des personnes issues de différentes couches de la population de la ville de Bukavu en particulier et de la province du Sud-Kivu en général, en vue de partager les souvenirs des survivant(e)s de différentes guerres à répétition et tueries vécues en province, tel est l’objectif principal du devoir de mémoire organisé par Uwezo Afrika ce mercredi 8 Septembre.

Pour Douce Namwezi, organisatrice de cette activité et directrice de Uwezo Afrika, ce requiem de la paix a été envisagé dans le seul but d’échanger sur différentes expériences vécues par certains intervenants durant plusieurs conflits qui ont coûté la vie à des milliers des personnes. Ce qui pourra servir d’acte symbolique de l’histoire, de recueillement et de deuil pour les congolais(e)s qui ont vécu et vivent encore tant des morts.

<< Nous avons vraiment l’obligation en tant que citoyenne et citoyen de connaître notre histoire et de la raconter nous-même et pas forcement par les autres. Et c’est difficile de raconter notre histoire si notre mémoire est amnésique ou même on ne la maîtrise pas. Et l’histoire dont il est question malheureusement c’est une histoire triste. Une histoire de tueries, des massacres et des guerres. Et la perspective est vraiment une perspective de paix, de cohabitation pacifique et de réconciliation entre les pays. Depuis un temps, on parle de justice, même de justice transitionnelle, de réparation. C’est difficile si la personne concernée ne comprend pas ou ne se rappelle plus ce qui lui est arrivé. On est une jeune génération actuellement et on est un pont entre les générations futures et les générations passées. Qui ont été au front, qui ont été actrices de ces atrocités, et nous voulons au fait que nous puissions connaître ce qui s’est passé réellement>>, a-t-elle déclaré.

Elle poursuit en faisant remarquer la consternation liée à l’ignorance d’un peuple de sa propre histoire lorsqu’il y a absence de la quintessence au niveau oral; par écrit également à travers des livres, des articles ainsi que la révision même du curriculum scolaire appris à l’école. D’où les faits doivent être exposés pour essayer de vivre en paix, parce qu’à ce point on aura guérit de l’intérieur en revenant dans le passé.

<< En tout cas nous venons de faire une première expérience à Kanyola, dans le territoire de Walungu. C’est un groupement qui a connu beaucoup d’atrocités entre 2007 et 2008. Pour la première fois tu trouve des victimes qui disent que c’est pour la première fois que j’en parle et je me sens bien. Et peut-être le psychologue en parlerait mieux comme une approche thérapeutique. On ne sait pas, nous nous avons juste voulu lui donner cet espace d’échange et d’ouverture pour que chaque personne en parle. En parler également c’est accepter que les faits se sont passés. Et que la victime et même les bourreaux, même les auteurs eux-mêmes reconnaissent ce qui s’est passés.On a vu récemment, ce n’est qu’après autant d’années une vingtaine que, la France reconnait son implication dans le génocide rwandais. Ce n’est pas à dire qu’un autre génocide va encore se produire ou que les rwandais vont encore s’entretuer. C’est juste une exigence d’histoire, et c’est ça la démarche dans laquelle nous sommes>>, ajoute Douce Namwezi.

Cette défenseure des droits humains précise que cette initiative prêche l’exigence de mémoire. De laquelle, il y a beaucoup de paramètre qui entrent en cause afin que la victime soit en paix avec elle-même. Ce qui implique effectivement le fait d’en parler pour se libérer, se detraumatiser et voir plus en terme de réparation. Que l’on reconnaisse qu’il y a eu des tueries , qu’il y ait des mausolées. Juste en terme de reconnaissance pour que l’on admette qu’il s’agissait bien des personnes qui ont été tuées et non pas des animaux qu’on a juste égorgé et c’est fini.

Elle conclut en disant que, loin de tout aperçu prétentieux, ce genre d’activités ne sont pas envisagées pour changer toute la situation. Cependant, dans l’optique de déboucher à la prise de conscience de l’histoire. Avec une attitude beaucoup plus préventive pour que les atrocités ne se reprennent plus jamais. Puisque les gens auront une attitude beaucoup plus positive vers la paix, la réconciliation et vers la paix.

Signalons que cette activité s’est tenu au Cercle sportive de Labotte en commune d’Ibanda, ce mercredi 8 Septembre 2021, ayant réuni plus de 70 personnes issues de différentes couches de la population entre autres les leaders locaux, religieux, des enseignants, des étudiants, des organisations des jeunes et des femmes, des organisations de droits de l’homme ainsi que des victimes directes des massacres et tueries.

Avec jambordc.info

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