L’art visuel est un instrument nécessaire dans la conservation des identités culturelles. Il englobe des arts plastiques traditionnels tels que la sculpture, le dessin, la peinture, la photographie, le cinéma, etc. Dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, ce domaine est confronté au piratage des œuvres et à une vente illicite, ralentissant son essor artistique.
L’artiste bricoleuse, Rachel KILU, affirme avoir été à maintes reprises victime du piratage de ses œuvres de bricolage et de confection à Bukavu. Selon elle, le manque de signature facilite l’imitation des œuvres artistiques.
« Mes articles non signés ont été est exposés au piratage car certaines personnes qui se font passer pour des artistes. Elles attendent alors qu’un auteur distrait finisse son œuvre pour la copier et la signer à leurs noms. C’est important d’identifier les œuvres car sans signature, tout le monde peut s’en approprier surtout que rien ne prouve son appartenance à qui que ce soit » poursuit-elle
Cette propriétaire des œuvres portant la marque RK soutient que l’identification des œuvres est donc une des meilleures stratégies marketing qui contribue à la valorisation de l’artiste.
L’artiste plasticien CIKURU CIRIMWAMI dit CIKU’S certifie que cette pratique limite non seulement le sens de créativité chez les artistes plagiaires, mais aussi décourage les auteurs qui peinent pour la réalisation de leurs œuvres. Parmi les conséquences de cette dernière, il cite la baisse du prix des œuvres imitées et impact négativement sur l’émergence de la carrière d’artiste plasticien.
« Un bon artiste ne doit pas imiter, mais plutôt crée son propre style, car en majorité la touche de chaque concepteur est bien connue par son public. Etant donné que l’œuvre copiée n’est toujours pas conforme à l’original, ces pratiques freinent le développement des talents des auteurs tout en dévalorisant les efforts des concepteurs. Cette situation n’avantage en rien l’évolution de notre domaine Je propose que tout artiste songe à la signature de sa marque pour limiter ce genre du vol qui risque de prendre une place dans le secteur artistique avec le risque d’engendrer des conflits entre membres du domaine en question » a-t-il dit CIKURU CIRIMWAMI propose aux autorités gouvernementales de mettre en place des sanctions pour les auteurs du piratage des œuvres d’art afin d’éradiquer ce comportement insensé.
Sa consœur peintre et dessinatrice, SUBIRA NSHOMBO, traite la copie illégale des œuvres comme un fléau qui pénalise le domaine artistique en général. Pour elle, c’est un manque de respect à l’auteur de l’œuvre copiée.
« Se référer à une œuvre existante est une bonne manière d’apprentissage, mais qui demande à ce que l’utilisateur signale la source de son inspiration pour éviter de tomber dans des sanctions réservées à ceux qui piratent les fruits des efforts des autres. J’encourage ceux dont leurs œuvres sont souvent copiées car c’est une preuve d’un travail de qualité, une exception dans le domaine. Je les conseille de bien photographier et garder tous les processus de leurs réalisations pour preuve d’éléments de leurs projets en cas de piratage. Pour plus de crédibilité et responsabilité, chaque artiste doit rester original et travailler plus pour le développement de sa particularité », dit-elle.
De son côté, Salama Sophie, œuvrant dans le perlage, propose aux artistes voulant imiter les œuvres de leurs collègues de solliciter en avance un contrat de partenariat avec eux pour limiter le piratage qu’elle qualifie de fléau qui entrave le secteur culturel actuellement.
Ayant à son compte des œuvres non signées, cette dernière lance un appel à d’autres artistes de marquer leurs œuvres avant tout lancement sur le marché pour la conservation de leurs originalités.
Gisèle BASHWIRA
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