L’humanité célèbre la journée mondiale de la danse le 29 avril de chaque année. A Bukavu, cet art en voie de développement dans le style traditionnel que moderne est utilisé pour véhiculer des messages forts.
Inès MANGO MINJA, professionnelle de la danse contemporaine et cofondatrice de l’association artistique Phoenix rassure que la danse se taille petit à petit une place dans le développement communautaire.
Considéré depuis des décennies comme un amusement, cet art intervient en ces jours comme une thérapie et un outil de sensibilisation.
« C’est une fierté de voir la dance aujourd’hui assurer la survie de certains artistes. Elle est en train d’être acceptée petit à petit dans des communautés qui l’accueillent comme outil de vulgarisation des valeurs culturelles. Auparavant la femme danseuse faisait objet d’un tabou contrairement à ces jours ou elle est prise comme une thérapeute en danse moderne que traditionnelle », explique –t- elle.
A cette occasion, cette artiste hausse sa voix pour sensibiliser la communauté sur une bonne image de la femme artiste qui devrait être prise comme un vecteur de changement.
Quid de l’évolution de la danse à l’est de la République démocratique du Congo touché par la crise sécuritaire ?
Dans la province du Nord et Sud Kivu, située à l’est de la République Démocratique du Congo, les activités des promotions des talents des artistes danseurs tournent au ralenti en cette période de crise sécuritaire.
Des salles de spectacles et centres culturels ne fonctionnent pas normalement, les partenaires moins actifs, une situation qui ne laisse pas aux artistes un chant libre d’expression à travers les arts.
Pour INES MANGOMINJA, cette période serait opportune pour la promotion de la danse car selon elle, ce dernier constituerait une thérapie et un soulagement pour la population.
« En cette période ou règne l’instabilité sécuritaire, la danse devrait trouver sa place comme outil de détraumatisation et de sensibilisation des communautés sur la résilience et la cohésion sociale. Pour la femme particulièrement, victime des multiples violences en période de guerre, la danse aiderait à briser la peur et lui permettre de ne pas prendre la crise comme un grand défi de son développement », a-t- elle martelé.
Elle souligne que la communauté en général a besoin de cet art comme vecteur de la paix car en rassemblant des personnes des régions différentes, cette ambiance brise la discrimination et l’intolérance intercommunautaire.
Gisèle BASHWIRA