Le Festival de Bukavu a décerné le prix de meilleure actrice du cinéma Bukavien à l’artiste Jocelyne MAGADJU. Cette reconnaissance personnelle lui a été attribuée  à l’issue de la clôture de la douzième édition du Festival de Bukavu le weekend. Sa participation comme actrice principale dans trois films en compétition figure parmi les indicateurs de choix. 

Passionnée  des arts de scène dès son bas âge, Jocelyne MAGADJU a vu son étoile talentueuse commencer à briller pendant ses études primaires. Lors des activités parascolaires, confie-t-elle, son courage l’a poussé à opter pour le théâtre come mode d’expression. Sa première apparition sur les écrans s’est faite au travers  le film la famille de BUDIADA.

Dans le couloir  de cette douzième édition  du Festival de Bukavu, cette actrice du cinéma n’as pas loupé l’occasion de répondre aux questions de la chaine culturelle Uwezo Fm après son couronnement.

Le cinéma une profession ou un refuge ?

Jocelyne :   Tout travail a ses propres réalités ; faire du cinéma pour moi est une question de vocation artistique. Surement chez nous l’exercice du septième Art ne rétribue pas décemment mais il  demeure une profession noble. Me réfugier dans le cinéma ? Non, j’ai une passion effrénée pour le cinéma. Je vais lutter sans merci pour vivre de cet Art.

Evoluer dans un groupe une force ou en solo une alternative d’épanouissement ?

Jocelyne :   Vous savez a cette question je peux dire que je suis un peu autonome pour ne pas dire libre. Je n’appartiens à aucun groupe des cinéastes. Au regard de mes ambitions, j’évolue de façon indépendante.

As-tu atteint tes objectifs  en étant autonome notre question de rebondissement ?

Jocelyne :   En vérité notre cinéma ne paie pas bien. Les invitations pour des projets des cinémas que je reçois n’ont pas des budgets consistant .Pour l’amour de l’art je réponds à ces invitations, certaines peuvent simplement assurer la mobilité et d’autres prennent soin de vous motiver après des projections en salle.

 

Aujourd’hui vous recevez le  prix de la meilleure actrice, qu’allez-vous faire avec ?

Jocelyne :   D’abord je tiens à remercier ce jury international qui a jeté son dévolu sur moi. Ce prix n’est que la reconnaissance de toutes mes réalisations dans cette  profession. Maintenant je vais continuer de travailler, apprendre, participer à d’autres projets ou je serai sollicitée. Depuis l’année 2011 jusqu’en 2024, je totalise à ce jour treize ans dans ce domaine artistique. Je travaille maintenant sur mon propre projet ou je vais associer d’autres Artistes dans un futur proche.

Le paysage culturel Bukavien concoure-t-il à votre éclosion Artistique ?

Jocelyne :   La ville de Bukavu semble ne pas accorder une attention particulière aux œuvres locales à l’instar du cinéma. Il s’avère un peu  difficile de connaitre l’artiste sans consommer en abondance ses œuvres. Je n’envisage pas quitter Bukavu pour quoique ce soit. Cette municipalité est mon champ de prédilection et je compte figurer parmi ces artistes qui écriront une nouvelle page du cinéma en province du Sud-Kivu.

Qu’est qui fait ta force sur le plateau de tournage ?

Jocelyne :   Bah, ma force c’est d’abord cette sérosité et la concentration dont je fais montre sur le plateau.  Je travaille également mon gestuel en parlant correctement le Français, le swahili, ainsi que d’autres  langues internationales. Je dispose aussi des potentiels dans les langues nationales et les dialectes locaux. J’incarne fidèlement tous les rôles qui me sont attribués par le réalisateur. Outre cela, je respecte mes engagements et je n’accepte pas un projet sans que les clauses professionnelles soient préalablement définies .En plus, je ne cesse de lire des ouvrages, participer à des masters class, des castings et postuler à tout projet du cinéma où l’on cherche une personne disposant des compétences.

Disons que Jocelyne MAGADJU est encadrée par le centre culturel de production, de réalisation et d’encadrement 3TAMIS œuvrant à Bukavu. Comme actrice, elle a mis son talent à contribution dans l’assaisonnement des plusieurs  films réalisées localement. C’est notamment, le Film MAKAMBA, le court métrage Rêve prémonitoire, reflets trompeurs, testament. Elle a aussi participé dans le documentaire Embarras de femmes, une série DAWA et la série Piège en pleine réalisation.

 

Christian BUZANGU