Category Archive Opportunités

ByThèrese

Feuillet Bimensuel 3: 24 cas des violences basées sur le genre à Bukavu (Ibanda, Kadutu, et Bagira) ainsi que dans le territoire de KABARE (l’axe MUDAKA et l’axe LUDAHA)

Des cas de violences sexuelles dont le viol sur mineurs et des grossesses précoces et non désirées continuent à être quotidiennement répertoriés dans la ville de Bukavu ainsi que dans le territoire de Kabare. La fermeture des écoles (sauf pour les finalistes du primaire et secondaire), la fermeture des frontières Rwanda-RDC (les conditions actuelles pour traverser n’étant pas adaptées à toutes les bourses) et la conjoncture économique actuelle, ont des répercussions néfastes sur les droits des femmes et des jeunes filles. En cette moitié du mois d’ Août (Du 01 Août 2020 au 15 Août 2020), UWEZO AFRIKA INITIATIVE a monitoré 24 cas des violences basées sur le genre à Bukavu (Ibanda, Kadutu, et Bagira) ainsi que dans le territoire de KABARE (l’axe MUDAKA et l’axe LUDAHA) et dont voici la synthèse dans ce troisième feuillet

Violences sexuelles à l’encontre des filles et des femmes

Agée de 13ans, Naomie BWIRA, élève et habitant de la commune de BAGIRA été engrossée par un autre élève de 17 ans. Les parents de la fille ont découvert ce 12 Aout que leur enfant est enceinte, et ont conduit de force la fille dans la famille du garçon pour y vivre.

Un cas de viol est traité à l’amiable sur l’avenue IRAMBO 2 en commune d’Ibanda ce 8 Aout 2020. Sachant que son fils, âgé de 18 ans venait d’engrosser une fille de 14 ans, FURAHISHA Eveline remet une dot à la famille de la fille alors que la famille de cette dernière avait déjà porté plainte au bureau de la police.

Dans la même commune, au quartier NYALUKEMBA sur l’Avenue Albert, un garçon de 22 ans s’est enfuit après avoir rendu grosse une fille de 14 ans. Selon les témoignages recues, la police a déjà émis un mandat de recherche contre le garçon.

A NDENDERE, une fille de 16 ans, élève à l’école MAENDELEO a été violée par un garçon de 22 ans sur l’Avenue Route d’Uvira. Etant amis, le garçon a invité la fille chez lui et profitant de l’absence de ses parents et d’autres membres de la famille, le garçon prend de force la fille. Restée sous silence depuis le mois de juin, la fille brise le silence lorsqu’elle annonce au garçon qu’elle est enceinte et que ce dernier refuse d’assumer la responsabilité.

En date du 2 Aout aux environs de 22h, une fille âgée de 15 ans est violé par un homme de 22ans à KASHUNGURI I dans le groupement de MUDAKA à Kabare. La victime revenait du mariage de sa sœur, elle a été séquestrée ensuite dans une maison d’une femme libre à qui le présumé auteur avait déjà remis une somme d’argent. Recherché par la police après son forfait, les deux complices, la femme libre connue sous le nom de Mimi et le présumé auteur du viol ont pris le large. Le commandant de l’unité de la police chargé de lutte contre le viol et violences sexuelles, Immaculée BASIGOMOLE affirme avoir interrogé les parents du garçon pour qu’ils fassent connaitre où se trouve leur fils. La fille par contre a été transférée dans une structure médicale pour les soins appropriés.

Le 4 aout, vers 11 h, dans le même groupement de MUDAKA, à KONGE I, un homme de 37 ans, enseignant de son état viole une fille de 13 ans, qui garde ses enfants. Profitant du départ de son épouse au marché, le monsieur l’a prise de force.

Accès des filles à l’éducation formelle

A IBANDA, sur l’Avenue Bourguignon, Nelly MALIYETU, élève en 2e année primaire est tabassé par son frère ce 2 Aout 2020. La fille voulait suivre les cours à distance à la radio alors que son frère suivait la musique sur le même poste récepteur.  C’est lors de cette discussion entre elle et son frère que ce dernier va lui donner des coups jusqu’à saigner du nez.

Des sources proches du lycée Mère Armanda de Murhesa indiquent qu’environ 40 filles élèves sont tombées enceintes durant la première quinzaine de ce mois d’Aout faute de manque d’encadrement.

Consterné, la Sœur Angélique regrette qu’il y ait eu suspension des activités scolaire et cette situation accentue les cas des grossesses précoces chez les jeunes filles. Contacté, Hubert CIMANUKA, le sous Proved de Kabare 2 invite les parents à encadrer les enfants durant cette période.

Comme des centaines d’autres filles rencontrées, MIHIGO Ombeni du village de MOGO dans le territoire de KABARE à BONOBONO, élève de la sixième année primaire n’a pas pu suivre les cours à distance durant la période de suspension des cours puisque son père n’avait pas de poste récepteur. Dépourvu des moyens financiers, elle vendait des avocats pour suppléer aux besoins de sa famille.

Pouvoir économique

Maman Irène, veuve et mère de 5 enfants dans le quartier NYAKALIBA sur Avenue MULONGE à Kadutu exerce une activité génératrice des revenues et vend la farine de Manioc et de Maïs. Auparavant, elle s’approvisionnait régulièrement à KAMEMBE, au Rwanda.  Elle affirme qu’elle a du mal à exercer son activité depuis que leur fournisseur n’a plus le moyen d’acheminer de la marchandise car KAMEMBE est en quarantaine et ce pour lui un problème de subvenir aux besoins de ses enfants. Des femmes se sont mises ensemble afin de payer un camion qui convoie les cartons des poissons de KAMEMBE à BUKAVU. Nicole KALEMA, une des revendeurs des poissons, indique que les propriétaires de cette marchandise ont d’abord priorisé ceux-là qui ont la possibilité d’acheter 5 cartons ou plus. Celles qui ne peuvent pas, ont du mal à accéder aux marchandises et de ce fait elles n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs familles.

A MUDAKA, Mélanie M’KASIMBIRA âgée de 57 ans et mère de 8 enfants, vendeuse de poissons, déclare ce 13 Aout que suite à la flambée des prix durant cette période de la pandémie, elle s’est retrouvé avec le capital ne pouvant couvrir que 3 cartons alors qu’elle achetait avant le mois de mars 8 cartons avec la même somme. Elle regrette que cela ait un impact pour sa famille.

Au quartier B à Bagira, Jeanine, enseignante à l’école maternelle, pique une crise d’accident cardiovasculaire suite aux pressions de son bailleur car dans l’incapacité de payer son loyer ne recevant plus de salaire depuis la suspension des activités scolaires. Ayant déjà encaissé plusieurs mois impayés, le propriétaire n’arrive plus à supporter leur présence.

Vendeuse des poireaux dans le sous village de MOGO à MBONOBONO, la femme de NKUBEHINDA MIGABO se secondait avec son mari, depuis le mois de mars, les restaurants ont été fermés et la femme ne vend plus régulièrement ses poireaux au centre-ville, leurs revenues ont été divisées par trois malgré leurs restrictions budgétaires ils ont du mal à nouer les deux bouts du mois.

Violences domestiques

En date du 7 Aout à KALERHE B/commune de Kadutu, une femme a été chassée par son mari qui l’accuse d’avoir contracté la maladie à Corona Virus. Le mari est rentré vers 21h en état d’ivresse et sa femme souffrait d’une grippe. Sous l’effet de l’alcool, il a obligé sa femme à se rendre au centre de traitement par force. En dépit de multiples négociations tenues par les sages du quartier,  le mari ne veut pas toujours du retour de sa femme sous le toit conjugale.

Le 4 Aout Marlene CUBAKA, habitante de l’Avenue MUHUNGU dans la commune d’Ibanda, avorte d’une grossesse après avoir été battue par son mari à la veille. Tout part d’une dispute à cause du repas servi à la table, qu’elle a acheté qu’avec 2000 Fc (deux mille francs congolais). De cette dispute, le mari va sauter sur sa femme et lui administrer des coups.

Le site d’information Jambo RDC dans sa publication du 5 Aout relate le témoignage d’une femme agressée par son mari durant le confinement. https://jambordc.info/sud-kivu-temoignage-sur-lecalvaire-des-femmes-mariees-pendant-le-confinement-emission/

Le 6 Aout, dans le sous village de MOGO à BONOBONO, MAOMBI MWERA, âgée de 45 ans et mère de 2 enfants a été tabassée par son mari alors qu’elle est enceinte de 7 mois. Cet homme a mis la main sur sa femme l’accusant de ne lui avoir pas donné assez des fretins secs dit « kabuchungu ». Souffrant de douleur, la femme a pris fuite car pour elle, c’était une fois de plus insupportable.

Victime d’agression Physique par son mari, madame MATABARO, mère de quatre enfants, décide de quitter sa maison ce 3 Aout. Tout part d’une dispute lorsque la femme demande à son mari des comptes concernant les semences. Interrogée, la femme raconte que ce n’est pas la première fois car son mari prend même des habits, souliers, argents de sa femme pour aller acheter de la boisson fortement alcoolisée.

Réclamant son tas de manioc que son mari a donné à sa rival, Célestine MUKESO, âgée de 67 ans est chassée de son foyer par son mari André âgé de 75 ans. Le mari ne pouvant pas comprendre les revendications de sa femme, qu’il a qualifié d’impolitesse, il chasse sa femme. Les faits se déroulent dans le village de CITUZO dans le groupement de MUDAKA/KABARE

AUTRES CAS DE VBG

CIREZI Ange, âgée de 40 ans a été brulée vive ce 4 Aout à LUHIHI suite aux accusations de sorcellerie. L’administrateur du territoire de Kabare Thaddée MIDERHO tout en instruisant les éléments de l’ordre de diligenter une enquête, il a condamné cet acte.

Mama radio reporte sur son site internet que les boissons fortement alcoolisées favorisent des violences sexuelles et basées sur le genre. Selon le président de la société civile de CIMPUNDA, il existe des endroits à CIMPUNDA où des boissons fortement alcoolisées contribuent aux violences sexuelles et les femmes en sont des premières victimes. http://www.mamaradio.info/bukavu-des-boissonsfortement-alcoolisees-favorisent-des-violences-sexuelles-et-basees-sur-le-genre/

Recommandations :

v Aux gouvernements national et provincial :

  • Stabiliser le taux de change.
  • Appuyer fortement les actions de développement (et initiatives entreprises par les jeunes et les femmes en particulier) qui assurent une forte résilience des communautés et des individus,
  • Prendre en compte les besoins sexo-spécifiques des filles et femmes dans toutes les décisions, politiques et mesures prises pendant cette période en s’assurant que les droits des femmes et des jeunes filles ne sont pas laissés pour compte.

v Aux autorités politico-administratives des 3 communes de Bukavu et du territoire de Kabare

  • Faire le suivi de prix des articles et denrées alimentaires dans différents marchés de la place.
  • Prendre des mesures pour interdire la consommation des boissons fortement alcoolisées.
  • Prendre des mesures d’urgence qui allègent les conséquences économiques de la fermeture des frontières Rwanda-RDC et Burundi-RDC ainsi que de la hausse du taux de change sur le panier de la ménagère v Aux autorités judiciaires :
  • Sanctionner les commanditaires/auteurs des viols et violences sexuelles – Sanctionner les arrangements à l’amiable.
  • Vulgariser l’arsenal juridique (lois, décrets, accords, protocoles) relatif aux violences basées sur le genre

v Aux organisations de la société civile et aux médias : 

  • Sensibiliser davantage les femmes et les filles pour qu’elles aient le courage de dénoncer tout cas de VBG sans honte ni peur.
  • De sensibiliser davantage la population sur les droits humains et les mécanismes pour exiger leur respect
  • De dénoncer les violations des droits humains et les violences basées sur le genre en particulier dans leurs familles, écoles, milieu professionnel ou dans la société v Aux parents :
  • Réduire sensiblement les travaux ménagers pour les filles et/ou les répartir équitablement entre les filles et les garçons afin de permettre un accès égal à tous les enfants à l’éducation
  • Respecter les droits des enfants et ceux des femmes en toute dignité

 

Fait à Bukavu, le 17 Aout 2020

ByThèrese

Feuillet Bimensuel Maisha 2: 26 cas de violences basées sur le genre répertoriés dans les trois communes de Bukavu et à Kabare

26 cas de violences basées sur le genre répertoriés dans les trois communes de la ville de Bukavu (Ibanda, Kadutu, et Bagira) ainsi que dans le territoire de KABARE (l’axe MUDAKA et l’axe LUDAHA (Du 15 au 31 Juillet 2020). 

Grâce au monitoring réalisé quotidiennement depuis le début du mois de juillet, 26 cas des violences basées sur le genre ont été répertoriés dans les différents milieux concernés durant la deuxième moitié de ce mois de Juillet. Ces cas sont relatifs au faible accès aux cours dispensés en ligne et à distance (Radio et télévision) pour les élèves/étudiants en général et les élèves filles /étudiantes en particulier, souvent occupées par les travaux ménagers et sans surveillance des parents aux heures des cours. Également, des cas de violences sexuelles dont les grossesses précoces, les mariages forcés pour des mineurs et des violences domestiques à l’encontre des filles et femmes. Les femmes exerçant le petit commerce sont aussi toujours particulièrement affectées économiquement par la fermeture des frontières entre le Rwanda et la RDC ainsi que les tracasseries policières et la hausse du taux de change entre les dollars américains et les Francs congolais.

Il sied de signaler que pour le mois de Juillet, le cumul de cas de violences basées sur le genre répertorié s’élève à 48 cas.

L’accès des filles à l’éducation formelle :

A MUDUSA, dans le groupement de MUDAKA, des filles subissent une discrimination dans le partage des tâches ménagères durant cette période de suspension des activités scolaires et académiques.  ZIRUKA CIMANYIRA, une fillette de 9 ans et élève en 3eme à l’EP MUDUSA témoigne qu’elle passe toutes ses journées en train à d’exécuter des travaux ménagers à la maison au moment où ses frères, plus âgés qu’elles, sont en train de jouer et de se promener. Interrogées, sa mère indique que les travaux ménagers comme balayer la cour, puiser de l’eau, faire la vaisselle et cuisiner sont des travaux réservés uniquement aux femmes dans la maison. Pour sa part, ZIRUKA souhaite qu’elle soit aidée par ses frères pour qu’elle puisse avoir aussi le temps de suivre les cours à la radio, de jouer mais aussi de se reposer.

Pour AMINJA MWENDANGA, une élève de la 6eme année des humanités pédagogiques à l’institut KAMOLE, dans le village de Cibingu à Misongiya, en dépit d’être finaliste, elle ne suit pas les cours à distance car elle est forcée par ses parents de vendre les sojas grillés toute la journée afin de contribuer aux revenues de la famille car son père, domestique de son état dans la ville de Bukavu n’a plus d’occupation depuis le début du mois de juillet.

Violences sexuelles à l’encontre des filles et femmes

Dans le quartier Panzi à Essence, un garçon viole sa petite amie après l’avoir drogué. La victime était appelée par son petit ami qui lui a offert une bouteille de sucré, et profitant d’une petite distraction de cette dernière, le garçon a glissé de la drogue dans son verre et au moment où la fille s’est enivré, l’a conduit dans la chambre et l’a violé.  Lorsqu’elle a repris la conscience elle a constaté qu’elle a été abusée. En voulant rentrer chez elle, elle tombe dans un canal d’eau car ayant encore des vertiges et est secouru par des personnes de bonne volonté à qui elle raconte ce qui lui est arrivé. Information recueillie grâce au journal « Habari za redio club » de la radio Maendeleo le 14 juillet à 17h30.

Un cas de mariage forcé des mineurs est signalé le 16 Juillet 2020 à GIAMBA/ESSENCE, dans la commune d’Ibanda. Un garçon de 18 ans engrosse une fille de 16 ans. Ayant constaté son état, la fille se rend chez le garçon pour y rester mais le garçon n’admet pas être l’auteur de la grossesse. Afin de ne pas jeter le déshonneur sur sa famille, la maman du garçon décide de garder la fille malgré le refus de son fils.

 

Dans le même quartier, au 21 juillet 2020, après avoir remarqué que leur fille Yolande BWIRA, élève en 6éme année secondaire est enceinte, les parents décident de la conduire chez l’auteur de la grossesse et exigent que la famille de ce dernier leur verse une somme d’argent en guise de dot. En fin de compte, les deux familles décident de régler l’affaire à l’amiable.

Trois cas de violence sexuelle sur mineur ont eu lieu à Muhungu, quartier Ndendere, commune d’Ibanda. Le 23 juillet, une fille de 15 ans, élève de la 3 éme année secondaire, tente de pratiquer un avortement clandestin après avoir été engrossé par un garçon de 22 ans. La famille de la fille a porté plainte à la police mais le garçon s’est déjà enfuit. Une autre âgé de 16 ans se retrouve enceinte et ses parents l’ont amené de force dans la famille du garçon auteur de la grossesse.

A NGANKWA, dans le village de LUDAHA, l’Association pour le Développement de Cirunga ASSODESI en sigle rapporte que KABIKA MAHESHE, âgé de 17 ans a été engrossée par un garçon de 22 ans après que ce dernier lui ait offert une somme de 5000 francs congolais pour qu’elle commence à vendre les amarantes. Le dossier a été porté devant l’Officier de Police Judiciaire, le garçon continue à déclarer s’être convenu avec la fille ne voulant pas comprendre que malgré cela, il est coupable vu que la fille est encore mineure.

Dans la commune de Bagira, le 14 juillet 2020, un chauffeur et son convoyeur abusent d’une fille du nom de Francine en l’amenant de force vers la colline des cimetières de MUSIGIKO au quartier D. Elle a été violée par les deux hommes qu’elle connaissait car cette dernière étant leur cliente. La fille a été secourue par les jeunes du quartier grâce à ses cris mais l’acte du viol avait déjà été commis et les deux bourreaux ont été attrapés par les jeunes du quartier qui les ont conduits au commissariat du milieu. Finalement, les familles de la victime et celles des bourreaux se sont entendues et ont arrangé le problème à l’amiable, et les deux bureaux ont été relâchés.

 Violences relatives aux besoins sexo – spécifiques es femmes et filles

Par manque d’argent de payement de la totalité de sa facture, Maombi M’KURURA, résident au village Mbogombogo est retenue, depuis plus de deux mois, à l’Hôpital Mukongola. Ayant subi une césarienne de sa quatrième naissance, n’ayant aucune source de revenue et son mari étant en congé technique, elle a été obligé de vendre ses deux pagnes, ce qui lui a permis de payer une partie de la facture et rester avec une dette de 72$. Ainsi, elle est contrainte de rester à l’hôpital jusqu’à ce qu’elle paye, en totalité, sa facture.

Violences domestiques

Le 21 juillet, Madame FURHAHA M’MUREFU a été torturée et tabassée par son mari dans le village de Murhala, territoire de Kabare, au environ de 13heures. Tout est parti de la réclamation de la ration que la victime avait voulu obtenir de son mari. Après une longue discussion, le mari a remis à sa femme une somme de 500 francs congolais que la femme a refusé, un acte que le mari n’a pas supporté. Il a battu sa femme et lorsqu’il voulait prendre la machette pour la couper, les voisins sont venus au secours. La femme est rentrée chez ses parents et le mari a déjà épousé une autre femme.

Le 16 juillet 2020, à Ngankwa/ Ludaha, territoire de Kabare, M’BUHINGE Hernida a été dépouillé de 100 kilogramme de haricots par son mari. Ce dernier est parti acheté, avec l’argent provenant de la vente de ces haricots, de la boisson fortement alcoolisé. Revenu à la maison ivre, il s’est mis à tabasser sa femme lorsqu’elle lui a reproché le fait.

A Mango dans le village de Bonobono, Olivier MIRINDI, père de 4 ans enfants bat chaque jour son épouse lorsqu’il a consommé une boisson fortement alcoolisée. Ce 20 juillet, il a dérobé 10 000 francs congolais à sa femme pour aller achetér cette boisson et pourtant c’est le capital de sa femme. Revenant de la buvette, ivre, le mari s’est mis à donner des coups de pieds et poings à sa femme accompagnée des injures et calomnies.

Après 23 ans de mariage, Monsieur LUKORO Richard, âgée de 50 ans, habitant Cinjoma, groupement de Mudaka, fait déguerpir sa femme et ses enfants ce 23 juillet 2020 par ce que la femme lui rappelait ses devoirs envers sa famille. Ainsi le mari, ayant déjà une autre épouse à Goma, décidé de vendre la parcelle disant que c’est le fruit de sa sueur.

A Kavumu, le mercredi 15 juillet, un garçon de 21 ans drogue sa grand-mère et se met à la frapper. Pour cause, le jeune garçon a appris que son grand frère malade a confié à sa grand-mère un montant de 80 mille francs congolais pour qu’elle le garde pour lui. Voulant prendre cet argent par force, il a utilisé la drogue (valium) et les coups pour parvenir à sa fin.

Pouvoir économique

Anne Marie, habitant le quartier CIPUNDA, sur l’Av Kakobe, vendeuse des beignets à proximité d’une école, que ses principaux clients sont les élevés pendant la période des cours où elle peut même utiliser 25Kg de farine par jour mais depuis que l’Etat Congolais  a suspendu les activités scolaires, elle arrive à peine à écouler 5kg de farine par jour  et cela diminue sensiblement son pouvoir d’achat. Veuve et mère de trois enfants, elle accuse déjà une dette de loyer de deux mois.

M’CISHAMARHA, âgée de 47 ans et mère de 7 enfants, habitant HIHANDA dans le village de Ludaha, a, pendant la période de restrictions du trafic entre les territoires et le chef-lieu de la province, remis ses trois sacs de braise qu’elle vendait à un chauffeur de camion pour les remettre à ses clientes de Bukavu et lui ramener l’argent mais le chauffeur n’est jamais revenu et ses clientes n’ont jamais reçu les sacs de braises. Ce 19 juillet, elle affirme ne plus être en mesure de relancer son petit commerce par ce que les trois sacs étaient son capital et utilisait uniquement le bénéfice pour subvenir au besoin de sa famille.

A CIBINGU CENTRE, territoire de Kabare, une autre vendeuse de braise a été agressée en date du 25 juillet 2020 à la barrière de Biranga à Mulume Munene quand elle revenait de Ninja. Elle a été dépouillée de toute sa marchandise et de son argent. Elle dit que les personnes qui l’ont intimidé avec des armes et étaient au nombre de cinq.

M’Kinzo Faida, mère de 9 enfants vit de ses cultures maraichères. Alors qu’elle se préparait pour la récolte, ce 21 juillet, elle a été victime du vol de presque toute sa culture par des inconnus et raconte que dans le village de Mbonobono, cette pratique appauvrit les cultivateurs en général et les femmes en particulier qui se sacrifient pour cultiver leurs champs.

Au vu de ce qui précède, et afin d’alerter l’opinion ainsi que les autorités compétentes sur les différents cas de violences basées sur le genre que vivent les femmes et les filles en cette période, et ainsi sauvegarder la cohésion sociale et éviter des conséquences néfastes de ces violences dans les communautés de Bukavu et de Kabare, UWEZO AFRIKA INITIATIVE recommande :

  • Aux gouvernements national et provincial :
  • Prendre en compte les besoins sexo-spécifiques des filles et femmes dans toutes les décisions, politiques et mesures prises pendant cette période en s’assurant que les droits des femmes et des jeunes filles ne sont pas laissés pour compte.
  • Créer de l’emploi afin que les parents subviennent aux besoins de leurs enfants et leurs familles.
  • Créer des centres de formation afin d’occuper les jeunes qui s’adonnent aux boissons fortement alcoolisées
  • De supprimer les barrières où les citoyennes et citoyens sont tracassé(e)s
  • Aux autorités politico-administratives des 3 communes de Bukavu et du territoire de Kabare
  • Prendre des mesures d’urgence qui allègent les conséquences économiques de la fermeture des frontières Rwanda-RDC et Burundi-RDC ainsi que de la hausse du taux de change sur le panier de la ménagère
  • Se réunir et organiser les patrouilles pour éviter le vol des récoltes dans les champs
  • Aux autorités judiciaires :
  • Sanctionner les commanditaires des actes de violences basées sur le genre
  • De ne pas cautionner les arrangements à l’amiables de l’infraction de viol afin de décourager les présumés bourreaux
  • Aux organisations de la société civile et aux médias :
  • De sensibiliser davantage la population sur les droits humains et exiger leur respect
  • De dénoncer les violations des droits humains et les violences basées sur le genre en particulier
  • Accompagner les victimes des violences vers les institutions judiciaires
  • De sensibiliser la population à adhérer aux mutuelles de santé afin d’éviter les difficultés d’honorer les factures des soins médicaux et de faciliter l’accès de la population aux soins médicaux
  • Aux médias, d’organiser des émissions radio, télédiffusées et publier des articles abordant des questions liées aux violences basées sur le genre
  • Aux parents :
  • Encadrer les enfants pour qu’ils/elles suivent les enseignements à distance en attendant la reprise normale des cours.
  • Réduire sensiblement les travaux ménagers pour les filles et/ou les répartir équitablement entre les filles et les garçons afin de permettre un accès égal de tous les enfants à l’éducation
  • Respecter les droits des enfants et ceux des femmes en toute dignité.
  • D’organiser des jeux, des activités créatives et récréatives afin d’occuper les enfants pour éviter leur vagabondage
  • Aux organisations de micro-crédit
  • De réduire, dans la mesure du possible, la période et le taux de remboursement pour les femmes ayant déjà contracté des crédits dans leurs institutions.

ByIsaac Musharamina

Sud-Kivu : Des femmes et filles, les principales victimes des effets du Coronavirus (enquête de Uwezo Afrika)

L’Association Uwezo Afrika Initiative vient de mettre à portée de différentes couches sociales du Sud-Kivu, les résultats de l’étude menée sur l’impact de la pandémie liée au Coronavirus sur les droits des femmes et l’équité du genre. Cette présentation s’est tenue ce jeudi 13 Août 2020 à Bukavu, afin de dénoncer la hausse des violences basées sur le genre pendant cette période de Covid 19 et appeler toutes les parties prenantes à tenir compte des réalités des femmes et des filles dans leurs interventions.

D’après cette étude menée dans les trois communes de Bukavu et dans le territoire de Kabare auprès de 489 personnes dont 240 femmes et 249 hommes, il ressort que les filles et les femmes sont les principales victimes des normes sociales qui accentuent les inégalités du genre.

A en croire Madame Douce Namwezi, Coordonnatrice de Uwezo Afrika Initiative, cette étude a été faite partant du constat selon lequel, depuis le début de la pandémie de Coronavirus en province du Sud-Kivu, il y a eu l’augmentation des violences basées sur les genres.

« Nous avons documenté cette situation pour essayer de voir de quelle façon cette pandémie est en train d’affecter différemment les hommes et les femmes. Nous avons constaté que du côté des femmes et des jeunes filles, il y avait des violences basées sur le genre, soit la prostitution, le viol, le harcèlement sexuel et même les violences physiques en milieu familial », révèle Douce Namwezi.

Les résultats de cette étude menée par Uwezo Afrika Initiative montrent que, sur les 100% des opinions des personnes enquêtées, 62% estiment que les femmes et les filles sont les plus touchées, 6% disent que ce sont des hommes, 10% pensent que ce sont des personnes de troisième âge contre 17% qui affirment que c’est toutes les couches qui sont affectées pendant que 3% des personnes enquêtées disent que ce sont les enfants et d’autres catégories.

Pour faire face à cette pratique, Uwezo Afrika recommande dans ce rapport, la véritable sensibilisation des populations sur l’équité et la justice sociale ; de rendre disponible les matériels de protection contre le Coronavirus aux plus vulnérables surtout aux femmes ; la mise sur pied des cadres de soutien aux femmes et filles victimes des violences basées sur le genre, etc.

Signalons que cette activité a connu la présence des organisations qui militent pour les droits humains et surtout des femmes, les autorités provinciales qui ont dans leurs attributions la question du genre, de la famille et de l’enfant ainsi que différents leaders communautaires.

Elie Bigaba, JRI

 

Vous pouvez aussi lire:

Sud-Kivu: explosion des violences contre les femmes et les filles pendant le confinement (etude Uwezo Afrika)

https://laprunelleverte.info/sud-kivu-explosion-des-violences-contre-les-femmes-et-les-filles-pendant-le-confinement-etude-uwezo-afrika-initiative/

ByIsaac Musharamina

Bukavu: Uwezo Afrika présente les résultats d’une étude sur l’impace de covid-19 sur les droits des femmes et l’équité du Genre à Bukavu et Kabare(http://www.kinshasatimes.net)

Uwezo Afrika vient de rendre public les résultats d’une étude menée sous l’appui de la coopération suisse sur l’impact de la pandémie liée à la maladie du Covid-19 sur les droits des femmes et l’équité du Genre, dans les communautés de la ville de Bukavu, ainsi que du territoire de Kabare. C’était au cours d’un atelier organisé à l’intention des plusieurs intervenants dans la protection des droits des femmes et les cadres de base venus de Bukavu et Kabare.

L’objectif selon Douce Namwezi, Coordinatrice de Uwezo Afrika était d’identifier, analyser et d’interpréter les relations de genre ou les éléments du contexte impactant les droits des femmes et des filles dans les ménages et communautés pendant la crise humanitaire, associée à celle de la pandémie à Covid-19, dans les deux entités voisines de la province du Sud-Kivu.

Cette étude a également permis d’évaluer le niveau de connaissance de la pandémie et ses modes de prévention et de contamination au sein de ces communautés, decrire les attitudes et pratiques observées par ces communautés dans le cadre de la prévention, mais aussi à évaluer les différentes sensibilités aux conflits liés à cette pandémie dans la ville de Bukavu et dans le territoire de Kabare.

Au cours de cette étude qui est allée du 17 juin au 10 juillet 2020, 5 équipes composées de 2 enquêteurs chacune ont été constituées. Chaque équipe devrait donc conduire des entretiens individuels et organiser des focus groupes.

Un total de 489 personnes enquetées, parmi les 240 femmes et 249 hommes, a été choisi pour cette étude, dont les responsables des organisations féminines et des jeunes, des leaders religieux, des infirmiers, des préfets d’écoles et autres.

Les données reccueillies démontrent que les femmes et les filles sont les principales victimes des normes sociales qui accentuent les inégalités du genre à Bukavu et à Kabare. Sur 100% des opinions des personnes enquetées, 62% estiment que les femmes et les filles sont touchées par ce selon l’étude, les femmes et les filles sont exposées aux harcèlement, violences sexuelles et autres méfaits.

Dans cette étude, il ressort que sur le plan social, il est observé une explosion des cas de violences domestiques sur les femmes et filles pendant le confinement. Car ces dernières sont obligées de rester enfermées chez elles toute la journée avec leurs « agresseurs ».
Au terme de cette étude, un certain nombre des constances se dégage et mérite une attention particulière des décideurs tant au niveau local que national.
Entre autres, la disponibilisation des matériels de protection contre Covid-19 aux vulnérables surtout les femmes, l’implication des chefs locaux du milieu dans chaque activité de prévention et protection ou de riposte, mais appuyer et encourager les activités d’autonomisation et d’encadrement des femmes et des jeunes filles.

Au nom du minitre provincial de la santé, genre, famille et enfants, le Docteur Israël Kyembwa, conseiller en charge de la santé, a félicité Uwezo Afrika Intiative pour cette action visant à réveiller les esprits et l’attention des uns et des autres sur les abus que subissent les femmes pendant cette période de Covid-19.

Il réaffirmé le souci de son ministère de s’approprier les recommandations et les conclusions de de cette étude, pour contribuer à la lutte contre les violences sexuelles et celles liées au genre dont sont victimes les femmes de la province du Sud-Kivu.

ByThèrese

L’hygiène menstruelle : un tabou à Bukavu ?

Les résultats d’une enquête menée par Uwezo Afrika Initiative démontrent de quelle manière l’échange en famille autour de la question de l’hygiène menstruelle reste un fait social lié au tabou.

La recherche a été organisée dans 1000 ménages de Bukavu en 2019. Les conclusions démontrent que 3% des parents ont le temps d’échanger avec leurs enfants sur les questions de santé sexuelle, la plupart n’ayant pas le temps pour cela ou ne se sentant pas confortables à aborder cette thématique.

89% des filles ont été ‘’informées’’ sur la gestion de l’hygiène menstruelle par des amies ou des condisciples de classe. Pendant ce temps, 97% des personnes enquêtées n’ont pas le mot approprié en Swahili (langue locale) pour exprimer les menstruations.
Pour la plupart, il s’agit de « soldats », « bérets rouges », « tantes paternels arrivent », « Bishenzi ou absence de civilisation », etc. D’autre part, 60% des filles/femmes ont avoué avoir raté les cours au moins une fois dans leur vie car surpris par les menstrues à l’école et cette dernière ne possédant aucune solution que lui demander de rentrer à la maison.
De sa part, la coordonnatrice de l’association Solidarité des femmes pour le développement intégré, Sofedi, et leader de la Coalition 14, Viviane Sebahire, explique que les jeunes filles connaissent beaucoup de difficultés dans les milieux scolaires, lorsqu’elles ont des règles.
Cette situation rappelle donc la pertinence d’agir, agir dans la dignité pour mettre fin à tous ces tabous autour de la menstruation. A en croire Douce Namwezi, coordinatrice d’Uwezo Afrika Initiative, « une gestion de l’hygiène menstruelle comprend également l’utilisation de l’eau et du savon pour laver le corps aussi souvent que nécessaire et l’accès à des installations pour utiliser et gérer les dispositifs de flux mensuel ».

Au Sud Kivu, en particulier et en RDC en général, des milliers des femmes et filles font face au manque des produits appropriés et recourent encore (en 2020) à des pratiques pas hygiéniques telles que le port des morceaux de tissus. Egalement, l’eau propre demeure une denrée rare dans la ville comme dans les territoires, d’où un taux élevé d’infections vaginales.
Cette journée constitue une occasion de s’engager dans le dialogue politique et plaider activement pour l’intégration de la gestion de l’hygiène menstruelle dans les politiques mondiale, nationales et locales de développement des programmes et des projets. Il est donc temps d’agir.

Avec lesouverainlibre.info

ByThèrese

Sud-Kivu: Journée Mondiale de l’Hygiène Menstruelle : Brisons le silence et le tabou.

La directrice de Uwezo Afrika Initiative, une organisation de défense des droits des femmes lance un message à tous les hommes et toutes les femmes, à briser le silence “Tabou” sur la question de l’hygiène menstruelle.

La menstruation est un processus biologique normal vécu par la moitié de la population pendant une période importante de leur vie, dont ; les femmes et les filles. Elle est donc au coeur de la santé et des droits sexuels et reproductifs de tous et de toutes.

Douce Namwezi, a fait savoir cela à l’occasion, de la Journée Mondiale de l’hygiène Menstruelle célébrée, le 28mai de chaque année. Laquelle journée vise, à briser le tabou et à sensibiliser sur l’importance d’une bonne hygiène menstruelle chez les femmes et en particulier les adolescentes à travers le monde.

“Il est temps d’agir”, tel est le thème choisi cette année pour célébrer cette journée qui rappelle une réalité souvent stigmatisée: les menstruations chez les femmes.

Pour se faire, des activités ont été organisées dans quelques coins du monde à l’occasion de cette journée. Ainsi, des autorités et des célébrités ont choisi la symbolique du bracelet de la menstruation, composé de 28 perles dont 5 rouges, pouvant être utilisé spécifiquement pour briser le silence et le tabou autour des menstruations, pour aider à mettre fin à la stigmatisation de règles.

Notre source précise que les hommes doivent s’impliquer dans cette lutte pour normaliser cette question de menstruation dans leurs familles, écoles et d’autres milieux éducatifs.

Cette situation rappelle donc, la pertinence d’agir dans la dignité pour mettre fin au tabou, autour de la menstruation dans notre famille, ville et pays.

Signalons que grâce à cette journée, des personnes aux quatre coins du monde communiquent et échangent sur un sujet universel: celui de l’hygiène menstruelle. La célébration de cette journée est donc destinée à servir de plate forme pour réunir des personnes, des organisations, des entreprises, des médias,…. afin de faire entendre une voix unie et forte à travers le monde et briser ainsi le silence sur la gestion de l’hygiène menstruelle.

Justine NTAMWENGE/ Radio STAR

 

ByThèrese

Douce Namwezi (Uwezo Afrika Initiative ) :«Il est temps de briser le silence et le tabou sur l’hygiène menstruelle »

La moitié de la population mondiale vit depuis la nuit des temps un processus biologique normal pendant une partie importante de leur vie : les menstruations. Mais malheureusement, les filles et femmes sont victimes de stigmatisation suite à certaines coutumes. Dans le souci de briser le silence et le tabou sur l’hygiène menstruel . L’organisation Uwezo Afrika Initiative vient de lancer au Sud-Kivu ce jeudi 28 Mai 2020, la compagne « il est temps d’agir»

Dans un communiqué de presse en marge de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle . Cette organisation présente les résultats d’une enquête menée à Bukavu sur la conception de la menstruation dans les ménages et les mesures à prendre pour faciliter aux femmes et filles l’accès aux bonne conditions hygiéniques lors des règles menstruels.

A en croire ce rapport, la question de la menstruation demeure tabou à Bukavu et plusieurs filles n’ont pas appris l’ hygiène menstruel en famille et aussi un faible taux de dialogue familial sur la santé sexuelle.

« 3% des parents ont le temps d’échanger avec leurs enfants sur les questions de santé sexuelle, la plupart n’ayant pas le temps pour cela ou ne se sentant pas confortables à aborder cette thématique(…) 89% des filles ont été «informées» sur la gestion de l’hygiène menstruelle par des amies ou des condisciples de classe(…); 97% des personnes enquêtées n’ont pas le mot approprié en Swahili (langue locale) pour exprimer les menstruations. Pour la plupart, il s’agit de « soldats », « berets rouges », « tantes paternels arrivent », « Bishenzi ou absence de civilisation », etc.(…) 60% des filles/femmes ont avoué avoir raté les cours au moins une fois dans leur vie car surpris par les menstrues à l’école et cette dernière ne possédant aucune solution que lui demander de rentrer à la maison » indique cette enquête

Occasion pour madame Douce Namwezi, directrice de l’organisation Uwezo Afrika initiative d’inviter la communauté à agir pour lutter contre le tabou qui entoure l’hygiène menstruelle et mettre fin à la stigmatisation des règles menstruels.

« Au Sud Kivu, en particulier et en RDC en général, des milliers des femmes et filles font face au manque des produits appropriés et recourent encore à des pratiques pas hygiéniques tel que le port des morceaux de tissus. Egalement, l’eau propre demeure une denrée rare dans la ville comme dans les territoires, d’où un taux élevé d’infections vaginales» indique-t-elle

A notre source de rappeler que la pandémie de la COVID-19 ne devrait pas faire oublier un autre besoin essentiel trop souvent ignoré et dans le pire des cas, stigmatisé :les menstruations.

Notons que l’organisation Uwezo Afrika initiative oeuvre dans la promotion des droits de la femme, l’initiation à la nouveau technologique et la santé sexuelle au Sud-Kivu

Par Loni Irenge Joël/ Kivu5.net

ByThèrese

COMMUNIQUE DE PRESSE : JOURNEE MONDIALE DE L’HYGIENE MENSTRUELLE 2020

JOURNEE MONDIALE DE L’HYGIENE MENSTRUELLE 2020 CELEBREE SOUS LE THEME ‘’IL EST TEMPS D’AGIR’’ PAR UWEZO AFRIKA INITIATIVE.

« Il est temps d’agir », tel est le thème choisi cette année pour célébrer cette journée qui rappelle une réalité souvent stigmatisée: les menstruations. Pour ce faire, à travers le monde entier, les autorités et les célébrités ont choisi la symbolique du bracelet de la menstruation, composé de 28 perles dont 5 rouges (28 = durée moyenne du cycle; 5 = jours moyens de saignement). Le bracelet peut également être utilisé pour lutter spécifiquement contre le silence et les tabous entourant les menstruations et pour aider à mettre fin à la stigmatisation des règles.

 

BUKAVU, 28 Mai 2020- UWEZO AFRIKA INITIATIVE rappelle que la pandémie de la COVID-19 ne devrait pas faire oublier un autre besoin essentiel trop souvent ignoré et, dans le pire des cas, stigmatisé : les menstruations.D’aucuns pensent probablement : « Nous sommes au milieu d’une pandémie. Nous avons des préoccupations plus urgentes. » Tout comme nous « mangeons », « dormons » et « allons au toilette », des personnes continueront d’avoir leurs règles pendant cette épidémie et bien après, comme ce fut le cas avant.

La menstruation est un processus biologique normal vécu par la moitié de la population mondiale pendant une partie importante de leur vie, y compris les femmes et les filles. Ce n’est pas seulement ‘’quelque chose’’ dont nos mères, nos sœurs et nos partenaires traitent une fois par mois -Il est au cœur même de la santé et des droits sexuels et reproductifs des personnes qui ont leurs menstrues. De la même manière que les pandémies nous affectent tous, les menstruations font partie de la réalité de tous et toutes.

Une enquête menée par UWEZO AFRIKA INITIATIVE dans 1000 ménages de Bukavu en 2019, a montré que :

  • 3% des parents ont le temps d’échanger avec leurs enfants sur les questions de santé sexuelle, la plupart n’ayant pas le temps pour cela ou ne se sentant pas confortables à aborder cette thématique
  • 89% des filles ont été ‘’informées’’ sur la gestion de l’hygiène menstruelle par des amies ou des condisciples de classe
  • 97% des personnes enquêtées n’ont pas le mot approprié en Swahili (langue locale) pour exprimer les menstruations. Pour la plupart, il s’agit de « soldats », « berets rouges », « tantes paternels arrivent », « Bishenzi ou absence de civilisation », etc.
  • 60% des filles/femmes ont avoué avoir raté les cours au moins une fois dans leur vie car surpris par les menstrues à l’école et cette dernière ne possédant aucune solution que lui demander de rentrer à la maison.

 

Cette situation rappelle donc la pertinence d’agir, agir dans la dignité pour mettre fin à tous ces tabous autour de la menstruation. Une gestion de l’hygiène menstruelle appropriée est définie comme suit : « les femmes et les adolescentes ont accès à des produits propres pour absorber ou recueillir le sang menstruel et ces dispositifs peuvent être changés en toute intimité aussi souvent que nécessaire pour toute la durée de la menstruation. Une gestion de l’hygiène menstruelle comprend également l’utilisation de l’eau et du savon pour laver le corps aussi souvent que nécessaire et l’accès à des installations pour utiliser et gérer les dispositifs de flux mensuel »

Au Sud Kivu, en particulier et en RDC en général, des milliers des femmes et filles font face au manque des produits appropriés et recourent encore (en 2020) à des pratiques pas hygiéniques tel que le port des morceaux de tissus. Egalement, l’eau propre demeure une denrée rare dans la ville comme dans les territoires, d’où un taux élevé d’infections vaginales.

 

Grace à cette journée, des personnes aux quatre coins du monde communiquent et échangent sur un sujet universel : celui de l’hygiène menstruelle. La célébration de cette journée est destinée à servir de plateforme pour réunir les personnes, les organisations, les entreprises sociales, les médias,… afin de faire entendre une voix unie et forte à travers le monde et briser ainsi le silence sur la gestion de l’hygiène menstruelle. IL EST DONC TEMPS D’AGIR.

 

La direction