La moitié de la population mondiale vit depuis la nuit des temps un processus biologique normal pendant une partie importante de leur vie : les menstruations. Mais malheureusement, les filles et femmes sont victimes de stigmatisation suite à certaines coutumes. Dans le souci de briser le silence et le tabou sur l’hygiène menstruel . L’organisation Uwezo Afrika Initiative vient de lancer au Sud-Kivu ce jeudi 28 Mai 2020, la compagne « il est temps d’agir»

Dans un communiqué de presse en marge de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle . Cette organisation présente les résultats d’une enquête menée à Bukavu sur la conception de la menstruation dans les ménages et les mesures à prendre pour faciliter aux femmes et filles l’accès aux bonne conditions hygiéniques lors des règles menstruels.

A en croire ce rapport, la question de la menstruation demeure tabou à Bukavu et plusieurs filles n’ont pas appris l’ hygiène menstruel en famille et aussi un faible taux de dialogue familial sur la santé sexuelle.

« 3% des parents ont le temps d’échanger avec leurs enfants sur les questions de santé sexuelle, la plupart n’ayant pas le temps pour cela ou ne se sentant pas confortables à aborder cette thématique(…) 89% des filles ont été «informées» sur la gestion de l’hygiène menstruelle par des amies ou des condisciples de classe(…); 97% des personnes enquêtées n’ont pas le mot approprié en Swahili (langue locale) pour exprimer les menstruations. Pour la plupart, il s’agit de « soldats », « berets rouges », « tantes paternels arrivent », « Bishenzi ou absence de civilisation », etc.(…) 60% des filles/femmes ont avoué avoir raté les cours au moins une fois dans leur vie car surpris par les menstrues à l’école et cette dernière ne possédant aucune solution que lui demander de rentrer à la maison » indique cette enquête

Occasion pour madame Douce Namwezi, directrice de l’organisation Uwezo Afrika initiative d’inviter la communauté à agir pour lutter contre le tabou qui entoure l’hygiène menstruelle et mettre fin à la stigmatisation des règles menstruels.

« Au Sud Kivu, en particulier et en RDC en général, des milliers des femmes et filles font face au manque des produits appropriés et recourent encore à des pratiques pas hygiéniques tel que le port des morceaux de tissus. Egalement, l’eau propre demeure une denrée rare dans la ville comme dans les territoires, d’où un taux élevé d’infections vaginales» indique-t-elle

A notre source de rappeler que la pandémie de la COVID-19 ne devrait pas faire oublier un autre besoin essentiel trop souvent ignoré et dans le pire des cas, stigmatisé :les menstruations.

Notons que l’organisation Uwezo Afrika initiative oeuvre dans la promotion des droits de la femme, l’initiation à la nouveau technologique et la santé sexuelle au Sud-Kivu

Par Loni Irenge Joël/ Kivu5.net