La province du Sud-Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo, enregistre petit à petit une renaissance des activités culturelles. Cela passe par l’organisation des évènements culturels (Festiras, CinéBuk, Festival du cinéma, Zéro Polemik, Festival du Théâtre,…) dans la ville de Bukavu où les centres et des opérateurs culturels essaient de mobiliser les partenaires étatiques et non-étatiques pour l’intérêt de ce secteur. Malgré cette forte mobilisation, plusieurs défis ne facilitent pas l’avancement de ces activités, c’est notamment : des problèmes liés à la divergence d’opinion entre artistes et les services publics sur l’enregistrement des artistes, l’insuffisance des espaces culturels, la gestion des fonds générés lors des évènements culturels en province. Des statistiques font état de 55 artistes enregistrés dont 50 en photographie, 2 en cinéma et 3 en musique. La province a perdu toutes ses trois salles de spectacle, mais aussi, la mobilisation des recettes au niveau du stade de la concorde de Kadutu ne couvre pas tous les besoins, à en croire les gestionnaires qui parlent d’une mobilisation de 12 milles dollars américains pour la saison sportive 2022-2023.

Le stade de la Concorde de Kadutu avec 10000 sièges peine à assurer une véritable prise en charge des activités sportives en province. Le gérant de cette entité sportive, les responsables des équipes, les supporters et la ligue provinciale sont divisés au point d’accuser certains pour détournement des fonds publics.

https://uwezoafrika.org/wp-content/uploads/2024/12/ARTICLE-CORRGE-SUR-LE-STADE-DE-KADUTU-OK-1.docx

Pendant ce temps, les artistes hésitent de se faire identifier par les services publics. A la division de la culture et Art, 55 artistes sont reconnus. Le Chef de la Division Provinciale de culture et arts, M. KIKUNI BIZOS,  regrette ce bilan mitigé au regard du nombre d’artistes qui prestent dans la ville de Bukavu. Ce faible taux d’artistes officiellement reconnus ne facilite pas le bon développement de l’art et entraine le piratage des œuvres artistiques dans différents secteurs (la musique, l’humour, le cinéma, la sculpture,…)

https://uwezoafrika.org/wp-content/uploads/2024/12/INVESTIGATION-ENREGISTREMENT-DES-ARTISTES-2-1.docx

De l’autre côté, les artistes se plaignent de l’insuffisance des espaces de production artistique. La province du Sud-Kivu qui comptait, jusque vers les années1997, trois salles de spectacles (Venus, Stadium de Buholo, cercle sportif de Kadutu) et une dizaine de salles privées (   Ciné-Roxy, actuelle Eglise Philadelphie au niveau de la place Mulamba, Ciné-Palace, actuelle Eglise Néo-Apostolique), est actuellement dépourvue de son patrimoine culturel. Ceci a contribué au ralentissement des activités cinématographiques, mais également à la disparition de certaines troupes théâtrales de Bukavu (Kyondo de l’Union des écrivains congolais, qui était sous la direction de l’historien Gervais Cirhalwirhwa, la troupe Mirifique, la troupe Tabora, etc.).

https://uwezoafrika.org/wp-content/uploads/2024/12/ENQUETE-espaces-culturels-public-2.docx

Entretemps, le Fonds de Promotion Culturelle est sous les critiques des artistes. Le gouvernement provincial a, au cours de l’année 2022,  établi une prévision budgétaire allouée au secteur culturel équivalant à 1.293.972.441,30fc, dont la réalisation a été de 610.250.078,60fc, soit 41,16%, selon l’agent au bureau des finances à l’assemblée provinciale du Sud-Kivu, Alain BYAMUNGU. De leur côté, les artistes  parlent d’un frein au développement culturel par le manque des fonds ainsi que l’implication réduite des structures d’accompagnement culturel. Ils citent le Fonds de Promotion Culturelle « FPC » qui, selon eux, est insensible à leurs cris de détresse.

https://uwezoafrika.org/wp-content/uploads/2024/12/ARTCLE-DINVESTIGATION-SUR-LA-CULTURE-ok-2-1.docx