Depuis environ un mois, des activités culturelles et de promotion des talents artistiques sont suspendues dans la ville de Bukavu, province du Sud Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Des espaces et centres culturels sont fermés et des artistes sont privés de scène. Cette Situation due à la conjoncture sécuritaire dans la région est un manque à gagner pour l’évolution de l’art local.
Le directeur artistique de Bukavu Slam Session, Mérou MUSHAGALUSA, renseigne que la situation actuelle ne leur permet pas d’envisager des nouvelles productions ni de développer des idées créatives, bloquant ainsi leurs productions.
« Nous n’envisageons aucune activité durant cette période de crise au Kivu. Celles planifiées avant cette période ont été reportées à des dates qui demeurent inconnues et d’autres annulées. C’est un grand défi pour nous artistes en particulier et pour tout le secteur culture du Kivu en général. J’en profite pour appeler les artistes slameurs à ne pas croiser les bras mais plutôt réfléchir à des textes semeurs de paix pouvant contribuer à la pacification dans la région des grands lacs pour réconforter des victimes», explique-t-il.
L’art étant un domaine sensible en période de guerre, Mérou MUSHAGALUSA invite ses paires fanatiques à la patience et l’observation de l’évolution sécuritaire dans leurs entités avant de relancer toute activité de ce genre.
Pour sa part, la Slameuse Pascaline Lina explique que cette situation a un impact négatif sur le décollage de leur secteur en cette période. Responsable du projet Slam électoral, elle encourage les artistes à la productivité à travers leurs réseaux sociaux pour marquer leur présence sur la scène malgré la conjoncture actuelle.
« L’impact de cette situation est très grand car ayant mis fin à tous nos projets, nous sommes bloqués à tous les niveaux malgré des productions à travers nos plateformes numériques. Je déconseille les artistes à rester calme car cette période est propice pour booster nos réseaux et réconforter ce peuple qui a perdu l’espoir. Nous espérons reprendre normalement nos activités très prochainement avec des nouvelles expériences et une nouvelles détermination », martèle Pascaline Lina.
Par ailleurs, Subira OLINABANJI NSHOMBO, artiste peintre, dessinatrice et designer moderne pense que les artistes devraient prendre ce moment pour une période préparatoire des leurs prochaines activités, élaborer des projets artistiques à soumettre auprès des partenaires après cette crise pour valoriser leur art.
« En cette période d’instabilité sécuritaire au Kivu, la communauté a plus besoin de l’artiste pour reprendre son sourire. Travaillons, rendons-nous utiles à la communauté par nos créativités. Etant donné que c’est difficile de nouer les deux bouts du mois à travers les créativités artistiques actuellement, je nous conseille de le combiner avec d’autres domaines rentables en ce moment pouvant nous aider à booster notre carrière tout en espérant toujours à la compagnie de nos différentes partenaires », lance-t-elle.
OLINABANJI SUBIRA appelle les artistes œuvrant dans l’art plastique à songer aux créations des œuvres véhiculant des messages de sensibilisation à la paix et le vivre ensemble pour réconforter les victimes des guerres.
Gisèle BASHWIRA