La ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, connait une florissante production des musiques, cinémas, théâtres,… Des artistes s’activent afin de porter haut l’étendard de l’art local. Néanmoins, ces créativités issues des artistes locaux qui paraissent sur plusieurs plateformes de diffusion ne font pas, dans la plupart de cas, allusion à l’avant-première.
Des artistes ne rassemblent pas des partenaires expérimentés du domaine, ou de vedettes pour leur présenter l’œuvre et recueillir leurs impressions, ainsi qu’attirer l’attention du public sur la sortie prochaine de l’œuvre. Certains trouvent satisfaction dans l’anachronisme, laissant leurs chansons et films jouer dans des kiosques de fortune.
L’artiste, GUY MURHEBWA, qui évolue depuis un moment dans le management et la production au niveau de Bukavu, croit que cette manière de faire des artistes retarde l’évolution de l’art local.
Il pense que l’avant-première est l’une des étapes cruciales pour la carrière d’un artiste. Elle permet à l’artiste de côtoyer les personnes des horizons différents afin d’atteindre les résultats de son projet.
« C’est très important d’organiser l’avant-première car elle permet d’apporter certaines corrections et avoir des orientations sur l’œuvre déjà réalisée. Outre cela, c’est aussi un moyen de rapprocher d’autres personnes afin d’avoir leur adhésion et leur appropriation du projet », dit-il.
Dans son regard de management, il affirme qu’une avant-première impacte de façon positive sur le projet, différemment de ceux qui se contentent d’une évolution à demi-teinte. Par ailleurs, soutient-il, le non accompagnement ne doit pas être une excuse, mais plutôt une motivation supplémentaire pour l’artiste d’atteindre ses ambitions.
Un indice de découverte des cinémas locaux.
Dans le milieu du septième art, l’organisation de l’avant-première est incontournable car étant unique. Anciennement réservée pour les grandes industries cinématographiques, Cet évènement promotionnel est utilisé actuellement pour chaque type de production. M. Revocatus Namegabe, responsable de programme à la structure 3TAMIS, révèle que cette étape de la mise en lumière du film s’illustre par les échanges qui définissent une politique claire du film. Cet instant de convivialité est un espace de réflexion profonde sur les aspects de l’œuvre qu’il faille respecter ou intégrer.
« Ce moment de partage est primordial pour comprendre si l’œuvre est consommable ou non. Les différentes remarques ne doivent pas être perçues comme un découragement, mais plutôt comme un courage pour tracer le chemin. En optant pour cette démarche, l’artiste doit donc évoluer avec ses partenaires lucratifs et non lucratifs pour l’atteinte ou non de ses objectifs », souligne-t-il.
Il invite les artistes de Bukavu à prioriser l’avant-première dans leurs productions car, renchérit-il, elle est une opportunité de vivre une expérience unique et permet de mettre en exergue les compétences artistiques, ainsi que professionnaliser la carrière de l’auteur.
Christian BUZANGU