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Le secteur culturel et artistique connait une évolution dans la ville de Bukavu en province du Sud-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans le secteur du cinéma par exemple, plusieurs cinéastes participent à des grands évènements pour la promotion des talents locaux à l’international. Néanmoins, certaines de leurs œuvres sont recalées des concours suite à des erreurs de réalisation.

Ici, renait la nécessité d’une formation et un accompagnement drastique afin d’imposer les œuvres de Bukavu sur le plan national et international. Selon l’artiste gospel, Joël Mulo, la musique tout comme le cinéma, nécessite des orientations pour espérer à une production originale. Ce responsable du label Rhouah gospel, propose aux artistes d’évoluer dans un groupe pour leur développement et professionnalisme rapides.  Pour lui, le label a une place capitale dans la discipline musicale et le respect des normes de ce métier.

« Le rôle primordial du label dans la carrière d’artiste est la discipline. Le professionnalisme est obligatoire car la sortie d’une chanson connait plusieurs étapes qui associent chaque membre du groupe avant toute publication. Contrairement à la carrière solo qui favorise  de fois des charlatans qui se font passer pour des artistes sans savoir les obligations de ce métier », souligne-t-il.

Par ailleurs, Benjamin LWABOSHI, artiste évoluant sous un label,  soutient que c’est plutôt le label qui bénéficie sur le dos de l’artiste. Il préfère la carrière solo qui, pour lui, épanouie plus l’artiste qui décide de ses réalisations dans le temps défini, contrairement au label qui l’oblige à se conformer à ses normes préétablies.

« Pour dire vrai, le label me limite dans la réalisation des grands évènements que je prévoyais. Mon contrat avec ce dernier visait la réalisation de mon projet de production des clips internationaux. Je dirais que c’est plutôt le label qui profite du talent de l’artiste et non l’inverse, c’est pourquoi je ne compte plus renouveler mon contrat avec ce dernier après son expiration. J’ai été invité mainte fois à des productions d’honneur et importantes pour le développement de mes compétences, mais le label m’a limité avec ses conditions qui m’ont fait rater plusieurs opportunités », regrette-t-il.

En réaction, l’artiste gospel Lisa WAMINIAN rejette les allégations de son collègue. Elle soutient que le label est un bon chemin vers le succès de la carrière musicale.

« Le label est composé des experts qui guident l’artiste à chaque étape de sa production, et ce la dépendamment des objectifs assignés. Le label nous aide à corriger des erreurs que certains prennent pour des qualités. Pour moi,  le travail d’équipe ne peut pas égaler celui personnel car il contribue à la bonne moralité de l’artiste, et permet à dénicher et corriger certaines fautes individuelles », renchérit-elle.

Pour l’artiste Alfonso MILENGE, évoluer en solo ou dans un label dépend des ambitions de l’artiste car pour lui, les objectifs ne sont pas identiques. Il est favorable à la carrière solo qui, soutient-il, laisse à l’artiste le choix libre d’agir et de se développer selon ses ambitions.

« Dans des groupes tu ne travailles pas librement pour l’atteinte de tes objectifs. Des règles et normes obligatoires n’ouvrent pas l’artiste au monde extérieur, pourtant c’est une des stratégies nécessaires pour le développement artistique ».

Un des  responsables du label cinématographique Ciné Bukavu « CinéBuk » en sigle, M. La Vie Rock, certifie que dans son domaine, il est presque impossible d’évoluer en carrière solo. Les départements spécialisés pour le cinéma offrent à ses membres des avantages de production du genre technique, moral et professionnel.

 « Le cinéma se diffère d’autres disciplines artistiques car sa réalisation exige une grande organisation et des efforts multiples. Sans me vanter je me permets de dire que les cinéastes qui se démarquent à Bukavu évoluent dans CinéBuk. Je ne dirais pas que la carrière solo n’existe pas en cinéma, mais ce dernier ne respecte pas les normes professionnelles car à mon avis la même personne ne sera pas à la fois créateur, réalisateurs, vidéaste, et acteur ».

Il sied de signaler qu’un label est généralement créé par des organismes publiques, des organisations professionnelles, des associations ou par des démarches privées et est basé sur des normes bien définies. Dans le secteur culturel, il est considéré comme un bon chemin de valorisation et promotion des talents artistiques.

Gisèle Bashwira


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