La danse contemporaine désigne des courants artistiques succédant à la danse moderne et inclue différentes pratiques et esthétiques. Aujourd’hui, elle intègre des danses actuelles, urbaines, théâtrales de différentes origines. Pour plusieurs artistes danseurs, elle est le cri qui apaise un moment de frustration ou de crise, comme que traversent les provinces du Kivu dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
A Bukavu, la danseuse contemporaine, Inès Mangominja, s’est investie dans la production des chorégraphies contemporaines pour renforcer les liens sociaux au sein des communautés. La danse pour elle, est devenue une forme d’expression artistique qui a le pouvoir de rassembler les gens et de favoriser la cohésion sociale.
« Elle permet aux participants de partager des expériences communes, de développer des liens sociaux forts et de créer un sentiment d’appartenance à une communauté. La danse peut également être utilisée comme un outil de développement local, en promouvant la paix, la diversité culturelle dans une société déchirée par des crises de multiples formes », dit-elle.
Mieux connue pour ses bienfaits, la danse contemporaine, soutient-elle, est aussi considérée comme une thérapie. Dans la situation de crise comme celle de la province du Sud-Kivu, elle peut aider à réduire les tensions sociales et à promouvoir la tolérance, en favorisant la compréhension et l’acceptation des différences culturelles. La danse peut également être utilisée pour promouvoir la santé et le bien-être, en offrant une activité physique qui améliore la condition physique et mentale des participants.
En cette période de crise, elle recommande que cette danse soit promue et utilisée pour promouvoir l’inclusion sociale et la cohésion communautaire dans la région des grands-lacs.
« Elle peut aider à réduire les barrières sociales et culturelles qui séparent les gens. La danse joue un rôle important dans le développement des compétences transformatives, telles que la créativité, la communication et la confiance en soi. Elle peut aider les participants à développer leur imagination et leur créativité, en leur offrant des opportunités de s’exprimer et de communiquer leurs idées et leurs émotions », renchérit-elle.
Pour Inès MANGOMINJA, la danse est une énorme thérapie en situation de guerre et nécessite des stratégies pour mener une sensibilisation et partager les messages d’appel à l’unité. Actuellement, elle travaille sur une plateforme qui permettra aux artistes danseurs et danseuses de la région de se mettre ensemble afin de mettre leur art au service du public.
Sammy BALUME