Les talents naissent  au quotidien à Bukavu  et optent pour différentes disciplines artistiques. Le cinéma, une des disciplines ne cesse de séduire plus d’un téléspectateur. La passion indéfinie que nourrie des artistes leur pousse à lancer leurs carrières dans le septième Art. Par passion, ces artistes s’y accrochent décidément afin de raconter leurs histoires à l’écran. Néanmoins, le début de carrière semble s’effectuer  dans une autodidactie sans précédente.

Le septième Art est l’une de discipline envoutante de l’actuelle génération. Chaque jour, l’industrie cinématographie du Sud-Kivu enregistre des nouveaux films.  Ces œuvres lancées sur les marchés sont pour la plupart issues des créativités des cinéastes locales. Cependant, n’étant pas une science parfaite, des préjugés sur la réalisation et la qualité font partie des débats entre cinéastes. L’une de question pendante est l’exercice du cinéma comme autodidacte, un fait d’épanouissement ou de réalisation optimale.

L’autodidactie, un risque pour le cinéma local ?

Faire du cinéma requiert des compétences professionnelles. Malheureusement, tout le monde n’a pas la chance d’intégrer une école du cinéma. Ce qui pousse des Artistes passionnés à s’accrocher résolument à cette vocation par apprentissage sur le tas. Une approche qui  permet au débutant  de mettre en lumière leurs potentiels artistiques et cela, que ça soit pour le travail du  Scénario, l’écriture, la mise en scène, la réalisation et d’autres métiers existant dans le cinéma. Cependant, les réalisations présentées en évoluant comme  autodidacte semblent ne pas répondre aux attentes, dit Révocatus NAMEGABE, responsable de 3TAMIS.   

« Il est possible d’apprendre  dans d’autres disciplines sans exigences spécifiques. Le cinéma est l’une de discipline réservée aux personnes munies d’un certain bagage.  C’est se leurrer de dire que, le cinéma  est réservé à ceux qui ont échoués leur vie. Je dis cela suite aux différentes étapes que regorge ce métier pour l’exercer et présenter des résultats palpables et appréciables».

Par ailleurs, évoluer dans l’autodidactie n’est pas seulement possible mais aussi une voie fascinante. La crainte est simplement la réduction du champ d’expression. Il sied de noter que cette voie fascinante choisie par certains, amenuisent leur champ d’expression. Et cela si et seulement si, l’artiste décide de se forger une identité au travers des formations sur des plateformes comme YouTube, les master class, les podcast spécialisés, les forums et communautés en ligne.

L’autodidactie stagne les talents

 Progresser dans un format sans bagage suffisant inquiète souvent dans l’exercice du septième Art. Les idées pour concevoir un projet du cinéma est une bonne chose, cependant, l’engouement qu’a connu l’industrie cinématographique à Bukavu a changé depuis moment. Les générations se succèdent, mais ne ressemblent pas dans la manière de produire les films. La dynamique de faire des groupes est bonne mais les créativités dans ce domaine sont à compter  au bout des doigts, s’exclament  certains artistes rencontrés à Bukavu.

Agé d’une vingtaine d’année, KAGALE Dieu merci, responsable de PJDI, révèle que sa progression dans l’autodidactie a plongé sa carrière dans une stagnation.

« Des films sans contenus et des limites dans la profession voilà ce qu’était ma carrière. L’autodidactie ne pas bonne, perdurer dans cette pratique n’entraine pas la progression artistique. Mes productions revêtaient une similarité inexplicable. Je pense le mieux à faire est de s’ouvrir à d’autres en se perfectionnant par différentes formations du septième Art », précise-t-il.

La pensée est toute autre pour Daniel Amidon qui estime que le choix de l’autodidactie est lié au manque d’écoles du cinéma à Bukavu. « Outre cela, il y a ceux qui doutent de vous aussi longtemps qu’il se rende compte que vous n’avez pas des diplômes. Comme autodidactie apprendre sans cesse et quotidien est l’une de stratégie .Participer aux projets d’autres artistes et des festivals du cinéma accroisse l’expérience pour ceux qui évoluent  sur le tas »,  conclut-il.

L’évolution sur le tas et l’exercice  avec diplôme aboutissent tous à la réalisation d’un film. Choisissant l’une de ces voies, l’artiste  adopte une philosophie particulière, étant celle de  raconter des histoires à sa façon, sans les contraintes d’un cursus standardisé.

Christian BUZANGU