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A Bukavu, des restaurateurs ont opté pour des plats modernes. Une tendance qui menace les menus traditionnels pourtant porteurs d’une identité culturelle dans plusieurs entités de la province du Sud-Kivu. Cette situation serait, selon plusieurs sources, due à l’influence du modernisme sur les habitudes locales.

Les établissements de restauration sont constamment à la recherche de moyens pour se démarquer et attirer une clientèle fidèle. Pour y arriver,  deux approches culinaires s’affrontent : la cuisine moderne, audacieuse et créative, et la cuisine traditionnelle, ancrée dans les saveurs du passé et le patrimoine culinaire.

Cette dualité se reflète dans les cartes des restaurants de Bukavu, où les plats modernes rivalisent avec les classiques intemporels.  Les chefs rivalisent d’ingéniosité pour proposer des créations culinaires innovantes, tandis que les défenseurs de la tradition s’attachent à perpétuer les recettes ancestrales transmises de génération en génération.

KALISTE SEMBUKU, maitre cuisinier de l’hôtel Horizon, souligne que ses clients préfèrent plus les plats modernes à ceux traditionnels. Sa restauration est faite à l’européenne. Les plats traditionnels sont préparés sur commande des clients qui, dans la plupart, sont étrangers.

 « Les étrangers sont devenus des véritables consommateurs des plats traditionnels, les habitants de Bukavu quant eux choisissent les plats dits modernes. » dit-il.

Pour, monsieur Jean Paul CIBASHIMBA, habitant de Bukavu,  cette concurrence entre les plats traditionnels et modernes est un reflet d’une société en constante évolution. Il soutient que les traditions culinaires sont précieuses, mais il est tout aussi important d’embrasser l’innovation et la créativité dans les cuisines.

« L’avenir de notre alimentation réside peut-être dans un équilibre harmonieux entre le respect du passé et l’ouverture vers de nouvelles saveurs. Quoi que le gout ne se discute pas, je conseillerai à la grande majorité de consommer les plats traditionnels qui, d’une part contiennent encore leurs effets naturels et cela aide d’autre part sur le plan sanitaire », renchérit Jean Paul CIBASHIMBA

Par ailleurs, Moses MUZALIWA, affirme que la préférence des plats modernes est une façon de perdre les identités culturelles des communautés locales car soutient-il, la nourriture fait partie des éléments qui identifient chaque culture. Il veut voir la valorisation des aliments traditionnels pour leur dimension curative. 

« Il n’y a pas de réponse simple à la question de savoir si les plats traditionnels ou modernes sont supérieurs. Tout dépend des goûts personnels, des occasions et des contextes culturels. L’essentiel est de célébrer la diversité de notre patrimoine culinaire et de continuer à explorer des nouvelles possibilités gustatives », renchérit-il.

Madame Eunice CIZA, nutritionniste de formation, démontre que les plats modernes, avec leur créativité et leur capacité à intégrer des ingrédients variés, gagnent en popularité, surtout auprès des jeunes générations. Néanmoins, soutient-elle, les plats traditionnels restes forts, en raison de leur valeur culturelle et de leur goût souvent associé à des souvenirs d’enfance.

« L’alimentation traditionnelle est faite avec des produits naturels. Son avantage est qu’elle réduit les risques des maladies cardio-vasculaires à l’occurrence du diabète, l’obésité, le cancer, etc.  Tandis que l’alimentation moderne est faite à base des produits chimiques et est moins couteuse ce qui fait que plusieurs personnes l’en utilisent. L’inconvénient est que cette alimentation augmente le risque des maladies cardio-vasculaire », prévient-elle.

De ce fait, notre source recommande à la population de manger Bio, manger le naturel.

Soulignons qu’il est peu probable que les plats traditionnels disparaissent au profit des plats modernes. Les deux types de cuisine peuvent coexister, chacun répondant à des besoins et des préférences différents. Les consommateurs d’aujourd’hui sont de plus en plus ouverts à la découverte de nouvelles saveurs tout en conservant un attachement à leurs racines culinaires.   Donc la concurrence entre les plats traditionnels et modernes est un dialogue permanent qui enrichit la culture culinaire.

Marie Thérèse Cito et David BYADUNIA.


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