Les pratiques médicinales culturelles sont une somme totale des connaissances, des compétences et des pratiques fondées sur les théories, les croyances et les expériences propres à différentes cultures. Elles sont utilisées dans le maintien de la santé ainsi que dans la prévention, le diagnostic, l’amélioration ou le traitement des maladies.
Dans des sociétés ancestrales dans le Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo, ces pratiques sont une valeur intrinsèque et remède efficace pour certaines maladies d’ordre psychique, physique, etc…
Aujourd’hui, cette pratique fait face au modernisme, avec l’avènement de la médecine moderne, le pouvoir de ces valeurs médicales traditionnelles est affaibli.
Médecin traditionnel depuis plus de 35 ans, Mudagi Balolebwami Zola, soutient que la concurrence du modernisme sur les pratiques médicinales culturelles constitue en quelque sorte une perte de l’identité et un danger culturel.
Il cite trois dimensions dans lesquelles interviennent la médicine traditionnelle dont : le pouvoir que revêt le médecin traditionnel, psychologique et le traitement proprement dit à base des médicaments traditionnels.
Pour ce conservateur, la médecine traditionnelle a existé depuis des siècles et certains guérisseurs naissent avec le don et d’autres les deviennent par apprentissage, ce qui élargi, selon lui, son champ d’intervention.
Pour lui, avec l’avènement du christianisme, cette pratique perd peu à peu sa place car, traité par certains croyants de sorcellerie.
« Certains prennent la médecine traditionnelle comme une pratique sale et craignent le risque d’infection pourtant des pratiques qui ont servies où il n’y avait pas de médecine moderne, d’autres la prenne comme des pratiques de sorcellerie pourtant tout les médicaments modernes proviennent exclusivement des racines, des feuilles mais avec une conservation différente », regrette-t-il.
Des pratiques médicinales culturelles déconsidérées.
Pour notre source, certaines personnes ne croient plus au pouvoir de la médecine traditionnelle et/ou pratique médicinales culturelles.
« Dans le temps, il ne s’observait pas des morts précoces, des mères accouchaient sans problèmes. Ce qui fait de ces pratiques culturelles une valeur nette. Il est donc question de les valoriser et comprendre que chaque culture devrait encore faire recours à ces pratiques pour sa valorisation » renchérit Mudagi Balolebwami Zola.
Il donne l’exemple des chercheurs en Ethnobotanique qui consultent en premier les techniciens en pratiques médicinales culturelles pour qu’ils se rendent compte de l’utilité de certaines plantes.
« C’est très rare de voir une personne mourir parce qu’il y a eu surdosage des traitements culturels ou traditionnels. Les cas existent mais très rares ».
La médecine conventionnelle prend de plus en plus place dans presque toutes les communautés. Cependant, il propose la valorisation de toutes ces pratiques afin de sauvegarder les traditions. Cela est possible pour lui en réunissant toutes ces personnes connues jadis dans l’utilisation des toutes ces pratiques pour qu’ils transmettent à leur tour la même connaissance. Ceci pérennisera les pratiques médicinales culturelles.
A en croire ce conservateur et praticien de la médecine traditionnelle, Les pratiques médicinales culturelles ne changent pas, les feuilles, les racines, les animaux utilisés comme médicament restent les mêmes.
Il appelle ainsi à la valorisation des pratiques médicinales culturelles car elles concourent aux bonnes mœurs et valeurs de chaque culture. Il veut de l’équilibre entre la médecine moderne et celle traditionnelle.
David BYADUNIA.