La dixième édition du festival AMANI a été un moment de résilience, des échanges passionnants, constructifs et de plaidoyers pour le retour de la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo. Tenue dans le terrain du village Ihusi de kituku en commune de Goma au nord Kivu du 16  au 17 novembre 2024, Cette fête de l’art a plongé les habitants de la ville de Goma et d’ailleurs dans une ambiance thérapeutique, et fut une opportunité du progrès artistique à l’Est du pays.

Elle a réuni des personnes venues des différents coins du monde, et a offert des opportunités aux artistes et festivaliers à travers des compétions et autres activités y organisées. C’est fut également un moment pour des victimes d’énormes atrocités de lancer  des plaidoyers de la paix et compatir avec les survivants et survivantes des guerres.

Au deuxième jour de l’évènement, des artistes du Nord et Sud-Kivu se sont joint aux déplacés du camp de BULENGO pour rendre hommage aux congolais péris dans des guerres et prêcher la paix et la cohabitation pacifique au travers la deuxième édition du requiem pour la paix organisé régulièrement par Uwezo Afrika Initiative. 

Dans leurs prestations, ils ont fait entendre des messages de réconciliation, redonnant sourire à la population congolaise traumatisée par des violences répétitives.

« Nous  réclamons la paix. Par ce requiem, nous avons voulu rendre hommage aux victimes des guerres à l’Est de la RDC et demander une justice réparatrice de ces incidents malheureux qui demeurent la source de notre pauvreté et traumatisme. La souffrance de toute forme que nous traversons dans des camps des déplacés au nord Kivu nous poussent à hausser nos voix et plaider pour notre sécurité et réintégration sociale. Nous demandons aux autorités congolaises à s’investir dans la restauration de la paix pour nous aider à regagner nos milieux et reprendre nos activités», explique Antoinette MAHIRGWE,  l’une des femmes déplacées venues de Nyamitaba en territoire de MASISI. 

Les festivaliers ont exprimé leur satisfaction de la tenue de ce requiem pour la paix, qui a accordé la parole, non seulement aux artistes, mais également aux déplacés d’exprimer leurs besoins devant des milliers de gens. C’est le cas de MARCELLIN KAJEMBA qui, pour lui, cet évènement est un pas vers la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo.

« Des activités pareilles sont importantes dans notre milieux. Elles redonnent de l’espoir et fait vivre par le moment récréatifs qu’il nous offre et qui nous fait oublier dans quelques minutes la situation de souffrance nous causés par des guerres », s’exprime-t-il.

Le requiem pour la paix intervient quatre fois l’an pour une édition à des endroits mémoriaux des massacres et atrocités du Nord et Sud-Kivu pour compatir avec la population.  Cette activité est inscrite dans le cadre du projet d’appui à la culture, exécuté par l’organisation Uwezo Afrika Initiative avec l’appui financier de la Coopération Suisse.

Gisèle BASHWIRA