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Le centre culturel Delia Ndaro a récemment lancé un programme novateur visant à intégrer le Jazz dans les événements culturels de Bukavu en province du Sud-Kivu. Ce projet met particulièrement l’accent sur l’implication des jeunes filles, leur permettant de découvrir cet univers musical riche et technique.

Le Jazz, en tant que style musical, valorise l’improvisation, la maîtrise instrumentale et l’expression personnelle. À Bukavu, cette initiative cherche à valoriser le rôle de la femme artiste en lui offrant une place de choix dans ce genre musical souvent dominé par les hommes. L’objectif est de permettre aux jeunes filles de développer leurs compétences artistiques, tout en maîtrisant les subtilités du Jazz.

Pour ce faire, le centre Delia Ndaro a mis en place une formation accessible au public, principalement destinée aux jeunes filles de Bukavu. Environ 80 % des participantes à cette formation sont des jeunes femmes.

Selon Thomas Lusango, cette focalisation sur la gent féminine vise à déconstruire les stéréotypes qui freinent leur pleine participation à la vie artistique.

« C’est aussi un coup de pouce donné à la marginalisation de la femme artiste », a-t-il expliqué, en citant notamment l’exemple de la femme Bukavienne.

La formation, prévue sur cinq mois, est structurée en deux étapes : une phase théorique portant sur les bases musicales, et une phase pratique qui initie les participantes à la manipulation des instruments et à l’écoute active. L’idée est de les entraîner à reconnaître les bonnes sonorités et à déclencher les rythmes avec précision.

« Bukavu est la troisième ville du pays qui fait du Jazz après Kinshasa et Lubumbashi. Nous espérons que ce genre musical s’étendra davantage dans notre pays, afin de mieux former l’oreille musicale de notre jeunesse », Thomas Lusango.

Songa Etienne, responsable du programme, souligne l’importance de ce type de formation dans l’éveil artistique des jeunes filles.

« Le Jazz pousse à écouter la musique avec attention. Il permet de corriger les erreurs souvent commises et donne une meilleure oreille musicale. À travers cette formation, nous les amenons aussi à découvrir l’histoire du Jazz, le rythme, l’harmonie, le solfège et d’autres notions fondamentales », a-t-il expliqué.

Noëlla Bukasa, l’une des participantes, s’est dite enthousiaste : « Je suis heureuse d’avoir accès à une telle formation. Elle m’a permis de mieux comprendre le piano et d’approfondir mon autonomie artistique. »

La formation devrait aboutir à la création d’un club de jeunes musiciennes en voie de professionnalisation, qui auront l’occasion de se produire lors d’événements culturels.

Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet de développement de la créativité culturelle des jeunes du centre Delia Ndaro, avec l’accompagnement de Uwzgo Afrika Initiative financé par ENABEL.

Sammy Balume

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