Depuis la nuit de temps, la bande dessinée sert à narrer des récits dans la province du Sud-Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo. Que ce soit en famille, en milieu professionnel, et en milieu éducatif, les illustrations faites sous formats des images captivent l’attention de plus d’un. Les personnes influentes, à l’instar des artistes bédéistes y ont trouvé un atout indispensable de rapprocher les communautés de la région des grands lacs africains en proie à des crises sécuritaires. Et ce, en facilitant une communication fluide et une interaction non teintée des discours de haine.
Les grands récits connus au sein des communautés de la province du Sud-Kivu en général et de la ville de Bukavu en particulier résident dans les bandes des dessinées. Cette initiative prise en partenariat avec des organisations non gouvernementales, à l’instar de Uwezo Afrika Initiative, permet aux auteurs moins connus du neuvième art de transcender toutes les frontières de la lecture de la bande dessinée. Cet appui non négligeable à attiser cette flamme d’affection de la lecture de la bande dessinée. Et cela suite à la distribution gratuite de ces œuvres et leur production en quantité suffisante.
Les artistes bédéistes sont animés par la renaissance de la bande dessinée. L’artiste bédéiste, Freud MWEZE, ne mâche pas les mots. Dans une interview avec Uwezo FM, souligne que son engagement depuis 2017 est de lutter contre la carence de la bande de dessinée sur le marché, mais aussi entamer la reconstruction cet art de communication des masses.
« Le neuvième art avait perdu sa place parmi les disciplines les plus répandues. Cette situation m’as obligé comme artiste d’y apporter aussi ma petite contribution. C’est ainsi que grâce à l’appui de Uwezo Afrika Initiative, j’ai créé un grand évènement annuel régional de la bande dessinée appelé « le salon régional de bande dessinée », dit-il.
Il s’agit d’un espace de rencontre, de partage et de découverte des auteurs régionaux et internationaux de la bande dessinée et leurs œuvres. C’est donc une première, renseigne notre source. Cet espace permet aux auteurs ayant consentis d’efforts sur les bandes dessinées de sensibilisation de briser les barrières des cultures, des tribus, religions dans la région des grands lacs africains.
Un moteur de déconstruction des discours de haine
« Pour nous, la bande dessinée est un outil de communication pour la promotion de vivre ensemble en transmettant les messages de paix. Nous ciblons les jeunes comme acteurs clés souvent manipulés. Nous restons optimistes que le développement de cette discipline passe aussi par l’appropriation collective par toutes les couches sociales », renchérit-il.
Dans une société où les divergences et la non acceptation des semblables sont courantes, provoquant des tensions, la haine, la discrimination,… la bande dessinée joue un rôle important dans le rapprochement des communautés. Freud MWEZE utilise ce neuvième art comme moyen de communication des messages de cohésion sociale. L’un de ses projets intitulé : « dépasser la haine et construire la paix » est un appel aux vivres ensemble dans la région des grands lacs africains.
Nonobstant la volonté pour les auteurs de produire les bandes dessinées, l’écoulement sur le marché pose encore problème et cela malgré le prix fixé pour appuyer la créativité artistique, affirme notre source. Freud MWEZE est aujourd’hui responsable du centre culturel MASHUJAA Art center, un espace d’apprentissage, de perfection des artistes dans différentes disciplines en l’occurrence la bande dessinée.
Christian BUZANGU