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 Le ressenti du vivre ensemble est l’une de voie tant recherchée par les communautés de l’Est de la République de la République Démocratique du Congo. Il entraine le besoin de découverte des richesses culturelles par différents canaux. L’une des voies mise à contribution est  la percussion. Cette forme d’art est une source intarissable permettant de puiser les forces culturelles de la sous-région des grands lacs afin de faciliter la cohabitation pacifique.

Dans la province du Sud-Kivu, des artistes ont choisi cet art comme une voie de sensibilisation des communautés à la résilience communautaire. En Janvier 2025, le centre culturel TUKUTANE ART a organisé le ballet culturel à Uvira. Le directeur de ce centre, M. Patient MULUMEODERWA souligne que dartistes Vira, Fuliru, Lega, Bembe, Banyamulenge, Bashi, Barundi de la plaine et Burundais ont utilisé la puissance de la percussion pour promouvoir la réconciliation, la solidarité, le dialogue et la consolidation de la paix.

Pour certains, la percussion permet une parfaite communion avec l’histoire  de sa culture, d’autres par ailleurs en ont trouvé une occasion de bien maitriser les préceptes culturels. Ce qui fait d’elle, une richesse inestimable. La  passion grandiose issue des familles  est une bonne graine qui a germé sur la sphère culturelle de Bukavu.

Agé d’une trentaine, l’artiste percussionniste Marc NGABOYEKA, soutient que cette célébration culturelle est indispensable pour  les échanges entre peuples. Il pratique cette profession pour monter des spectacles de danse, de théâtre, des sensibilisations afin de mettre en lumière les valeurs intrinsèques des différentes tribus vivant au Sud-Kivu et dans la région. 

« Nous pratiquons la percussion traditionnelle. Celle-ci nous permet de puiser les forces dans les toutes tribus du Sud-Kivu. Outre cela, les  potentiels culturels des tribus  de la sous régions des grands lacs nous inspirent aussi. Au travers des ateliers de formations, des échanges culturels, nous produisons collectivement des spectacles inclusifs de percussion. Cette approche constitue un canal de  sensibilisation  des générations futures.  Par ailleurs, nous utilisons aussi la percussion comme instrument de cohésion sociale,  de vivre ensemble, de pacification, etc.», dit-il.

Il affirme que ces différentes thématiques ont permis de rassembler les artistes au travers la rencontre des tambourinaires de la sous régions des Grands-Lacs. A travers les battements des tambours à l’instar du Djembé, ils ont célébré la paix.  

Des initiatives moins valorisées

La Compagnie des Arts Africains pour la Culture « CEAAC » en sigle s’est lancée dans l’encadrement dans la danse et la percussion. Des jeunes filles et garçons  ambitionnent  grand dans l’art et ne laissent pas tomber leurs rêves. Fort est de constater qu’au regard de l’ampleur du travail, l’appui est une denrée rare pour la percussion à Bukavu. Malgré le rôle dans la cohésion sociale, la santé de la percussion n’est pas bonne, regrette le directeur de cette Asbl, ASSANI BYAKITILE ROGER. Etant dans la profession depuis  2009, rares sont les personnes ou autorités qui se sont intéressées à cet art, soutient-il.

« Les  percussionnistes ne sont pas des personnes ayant ratées la vie. Cet art est relégué suite au manque d’appui considérable des gouvernants ou des potentiels bailleurs. Depuis notre création, nous ne cessons de toquer à des différentes portes, mais rares sont ceux qui nous ouvrent leurs portes. Par ailleurs, nous vivons des spectacles de rapprochement communautaire et de sensibilisation. Mon vœu est que les responsables des centres culturels fassent de la percussion leur priorité », martèle-t-il.

 A ce jour,  Bukavu regorge une multiplicité de groupes des percussions. L’idéal est de voir  ces  différentes structures évoluer dans un cadre afin de conjuguer leurs efforts ensemble et initier des projets communs en vue d’écrire des nouvelles pages de la percussion dans les annales de l’art à Bukavu. 

Christian BUZANGU


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