Les Baléga ne cessent de promouvoir la conservation de leurs valeurs culturelles dans un monde en perpétuelle modernisation. Ils s’efforcent de valoriser et d’immortaliser ses pratiques ancestrales.
Le Lukumbi occupe une place centrale. Utilisé depuis des générations, il s’agit d’un instrument de base dans la culture Léga, servant de support à la musique folklorique.
Des artistes traditionnels de cette communauté s’en servent non seulement pour perpétuer la tradition, mais aussi pour initier les jeunes et les publics urbains à leur riche patrimoine musical. Le Lukumbi est ainsi présenté comme un « messager » dans la culture Léga.
Selon Kazembe Vianney, artiste traditionnel et conservateur culturel Léga, le Lukumbi constitue un outil essentiel de communication.
« Lukumbi est un mot Léga qui signifie Tam-tam messager en français. Il est priorisé dans ma culture car il rassemble les communautés, et atteint des personnes résidant à des longues distances dans le temps réel », explique-t-ilL
Proclammer son identité par la musique
Instrument fait de bois taillé et d’écorces d’arbres, le Lukumbi est 100 % traditionnel. Sa fabrication ne nécessite aucune technologie moderne, ce qui en fait un véritable témoin matériel du patrimoine immatériel. Sa pérennisation est perçue comme une garantie de redevabilité dans la transmission des valeurs culturelles.
« Je proclame la richesse de mon pays dans sa diversité culturelle autour des thèmes de sensibilisation sur ce patrimoine à léguer à leur descendance », ajoute Kazemebe Vianney.
L’artiste insiste également sur l’importance d’impliquer les jeunes générations dans la fabrication et l’utilisation du Lukumbi. Il organise ainsi des expositions dans les centres culturels, les écoles et les communautés pour transmettre ce savoir-faire, développer les talents artistiques et renforcer la conscience identitaire.
L’appel à l’engagement communautaire
Un autre membre de la communauté Léga, M. René Lugono, se réjouit quant à lui de l’impact social de cet instrument. Il estime que vivre l’ambiance du Lukumbi dans des communautés hétérogènes renforce le vivre-ensemble.
« Le Lukumbi incrémente la musique traditionnelle et urbaine. C’est un accompagnateur de la culture Léga. C’est un communicateur par excellence car il divertit, éduque et informe », renchérit-il.
René LUGONO plaide pour une utilisation libre et non modérée de l’instrument dans les milieux urbains et ruraux. Ce processus permettra une diffusion plus fluide des messages, sans les coûts et exigences technologiques modernes.
Gisèle Bashwira