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En période de crise, l’art peut jouer un rôle crucial dans la résolution pacifique des conflits. C’est ainsi que des artistes de Bukavu en province du Sud-Kivu se sont décidés d’apporter leur contribution à travers la musique, le dessin, tableau, la poésie, le slam, la comédie,… afin de faciliter la cohésion sociale et le rétablissement de la paix dans la région de grands lacs exposée à des conflits intercommunautaires.

L’une d’eux, Inès MANGOMINJA, danseuse professionnelle du style contemporaine et co-fondatrice de l’association Phénix, souligne qu’avec la danse, sa structure rassemble des communautés pour prêcher l’amour et le vivre ensemble dans la région des grands-lacs africains.

Elle encourage ses collègues à s’adapter à la situation actuelle en usant de leurs talents pour semer la paix dans leurs milieux. Ce moment de crise, selon elle, est plus opportun pour attirer l’attention de la population désespérée afin de sensibiliser sur le bien-être social. INES  MANGOMINJA cite par exemple, sa production tenue au Burundi en ce mois de Mars qui a rassemblée des artistes des grands lacs pour la consolidation de la paix en cette période des conflits.

« C’est le temps de nous mettre au service de la communauté,  montrer l’intérêt que  l’art apporte dans des conditions difficiles. En tant que danseuse, notre mission est de toucher les sensibilités du public. Personnellement, j’envisage lancer un projet de sensibilisation sur la cohésion sociale qui réunira des jeunes de la région des grands lacs afin de le prouver qu’ils sont tous un », explique-t-elle.

De son côté, Subira NSOMBO qui pratique l’art visuel, s’est lancée dans la production des dessins et tableaux véhiculant les messages de sensibilisation à la cohésion sociale. Elle annonce la tenue des séances d’expositions de ses œuvres dans des coins chauds de Bukavu et dans les villes de la sous-région des pays des grands lacs.

 «C’est maintenant le moment de prouver la puissance de l’art dans l’union intercommunautaire. L’heure de prouver la force de la résilience artistique. Les projets sur lesquels je travaille serviront non seulement à redonner de l’espoir et le sourire aux victimes des violences causées par des guerres dans nos provinces du Kivu, mais aussi faire comprendre au public qu’avoir une nationalité différente ne devrait pas être la cause des conflits avec des états voisins », poursuit-t-elle.

Le co-organisateur du programme slameurs fédérateurs qui inclue toute la région des grands lacs affligée par des conflits, MEROU MUSHAGALUSA, promet la production et propagation des podcast promouvant les questions liées à la cohabitation pacifique.

« Aujourd’hui dans le Kivu les arts peuvent unir autant qu’ils ont aussi la capacité de diviser les communautés. Etant ambassadeur de la paix, il est très important pour moi de rassembler les gens car tout ce que peut dire l’artiste en cette période peut entrainer une division ou être une piste de solution dans l’acceptation et respect intercommunautaires. Tout artiste ayant donc l’intention de diviser les gens n’a pas sa place dans notre région  actuellement car pour moi, le Kivu cohabitera toujours avec le Rwanda et le Burundi et l’art doit demeurer un instrument de la paix et de l’union dans notre région », conclut Mérou MUSHAGALUSA

Il sied de dire que suite aux conflits dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, des messages de haine et d’intolérance ne cessent d’affluer les canaux de communication, surtout les réseaux sociaux. Ainsi l’art se trouve au centre pour limiter la propagation de ces messages, mais servir pour implanter des graines d’amour et de paix entre les peuples de la région des grands-lacs africains.

Gisèle BASHWIRA.


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