Bukavu : les jeunes filles membres de club Maisha échangent autour de la journée du 8 mars.

ByRolande CINAMA

Bukavu : les jeunes filles membres de club Maisha échangent autour de la journée du 8 mars.

La communauté internationale célèbre la date du 8 mars comme une journée de la femme ou une journée de lutte pour les droits de la femme. A cette occasion 240 jeunes filles élèves membres du club Maisha ont échangés sur le thème concernant la célébration de cette journée.

La question capitale était de savoir si toutes celles qui la célèbrent surtout les jeunes filles et même certaines femmes, comprennent l’objet de la célébration de cette journée ?

Pour la plupart de ces élèves, cette journée est une journée où  l’on célèbre la femme.

Pour Natasha BYAMUNGU, cette journée est celle où toutes les femmes doivent porter des pagnes, et faire la fête « dans notre école on célèbre chaque année le 8 mars, mais dire que je connaissais ce que nous célébrons c’est faux, je savais qu’on doit seulement porter le pagne, faire des poèmes, manger et boire à l’honneur de la femme » ;

Emmanuella BAHATI, elle pense que c’est une journée où les hommes doivent aider les femmes à effectuer leurs travaux managers. J’ai un jour attendu ma grande sœur parler de cette journée : elle disait à mes frères que comme c’est le 8 mars, ce sont eux qui vont faire les travaux ménagers et dès lors j’ai compris que cette journée consistait à aider les filles et femmes aux travaux ménagers ».

Comme Natasha BYAMUNGU et Emmanuella BAHATI, nombreuses femmes et filles vivent dans la même ignorance d’où l’importance d’une sensibilisation.

Ceci a permis à Adèle LUMPALI animatrice de UAI d’expliquer brièvement l’historique qui a conduit à la célébration de la date du 8 Mars.

« Il s’agit entre autres de certaines figures et dates qui d’un côté ont marqué le passé et de l’autre influencent l’avenir. Loin de constituer un événement commercial dénaturé, la journée internationale des droits des femmes est une date charnière du calendrier féministe, dont l’objectif est de dénoncer les discriminations, les inégalités et les violences vécues par les femmes. Tout commence par une brave dame du nom de Clara ZETKIN, en 1908, sous son instigation 1500 femmes défilent dans les rues de new York pour réclamer une réduction du temps de travail, une meilleure rémunération et le droit de vote, et un an plus tard, le parti socialiste américain proclame pour la première fois la journée nationale de la femme.

Clara Zetkin une femme militante communiste défenseur des droits des femmes ne s’est pas arrêté par-là, sa lutte continue, en 1910. Elle organise une conférence internationale des femmes travailleuses à Copenhague, ou elle suggère que la journée nationale des droits des femmes accordée par le parti socialiste américain soit reconnue internationale. Une centaine des femmes venues de 17 pays présentes à cette conférence approuvèrent la suggestion  de Clara à l’unanimité. Ce fut une grande victoire célébrée en 1911 dans  certains pays Européens dont l’Autriche, le Danemark, l’Allemagne et la Suisse. Au fil du temps les choses prennent une grande envole et enfin de compte une officialisation de cette journée s’annonce lorsque les Nations Unis commencent à célébrer cette journée

Pourquoi le 8 mars ?

L’idée de Clara de créer une journée internationale de la femme n’avait pas des dates fixes. Elle n’a été officialisée qu’à l’occasion d’une grève en temps de guerre, en 1917, au cours de laquelle les femmes russes ont réclamé du pain et de la paix. Quatre jours après le début de la grève, le tsar a été contraint d’abdiquer, sur ce, le gouvernement provisoire a accordé le droit de vote aux femmes, ceci dit la date de début de la grève des femmes dans le calendrier julien alors en vigueur en Russie était le dimanche 23 février correspondant à la date 8 mars dans le calendrier grégorien. C’est à cette date que la journée de droits de la femme est célébrée aujourd’hui.

En fin de compte après cet historique il était nécessaire de montrer aux jeunes filles que la fête de cette journée ne se limite pas seulement à se remémorer du passé mais aussi de penser à l’avenir, en emboitant les pas de nos prédécesseurs. C’est-à-dire continuer à lutter, à se battre en réclamant les droits auxquels jusqu’aujourd’hui les femmes n’ont pas accès.

 

 

 

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