Category Archive Success Story

ByThèrese

Sud-Kivu : 2 sur 10 mères ne connaissent pas le premier jour des règles de leurs filles

Les premières règles peuvent être un moment éprouvant dans la vie d’une jeune fille et peut s’accompagnager des sentiments contradictoires. Selon plusieurs sondages effectués lors des séances de sensibilisation auprès des jeunes filles et de leurs mères, 5 % des filles ont connu leurs premières règles sans que leurs mères ne le sachent et d’autres déclarent qu’avant leurs premières règles elles n’en avaient jamais entendu parler.

 

Prises par dépourvu, ces filles s‘étaient senties être « désemparées », « paniquées », « traumatisées », « gênées » ou même « effrayées » par manque d’éducation sans ce domaine de la santé sexuelle et de la reproduction. À l’absence d’explication adéquates ou de préparation ou tout simplement de l’ignorance ces filles se retrouvent victimes des stéréotypes culturels, des mythes et des tabous qui entourent les premières règles et fait en sorte que les mères et leurs filles ne discutent pas au sujet de la menstruation.

 

Les parents comme les enseignants, les médecins… constituent des sources d’informations pour les jeunes filles afin d’avoir des réponses sur plusieurs questions qu’elles se posent. D’ailleurs les parents ont un rôle primordial dans l’éducation de la santé sexuelle et de la reproduction de leurs enfants car l’éducation de base est celle qu’on revoit dans la famille.

 

Par ailleurs, Ishara Marhegane Lydia évoque avoir eu ses premières règles au moment où sa mère était au marché. Elle n’est pas la seule, plusieurs autres filles se retrouvent dans le cas similaire. D’où la nécessité de recourir à d’autres membres de la famille.

 

« Une grand-mère, une sœur ainée, un père, un frère ainé mais surtout une mère sont à mesure d’apporter des réponses et soutien affectifs dont les jeunes filles ont besoin. Généralement, les jeunes adolescentes considèrent leurs mères comme la mieux placé mais hélas » regrette une participante à la séance de sensibilisation du 24 Octobre 2019.

 

Pour MUDERHWA BUZOMBO Casmir, Infirmier Titulaire du Centre de Santé Ciriri II/Mulwa, il est préférable que les parents commencent à aborder les sujets liés à la menstruation avant que l’enfant n’ait ses premières règles.

 

« Il est important de commencer aussi tôt à lui parler de la menstruation, des transformations que va subir son corps » insiste-t-il.

Une préadolescente est capable de comprendre certaines explications, concernant par exemple la fréquence des règles, leur durée ou la quantité de sang perdu. Ainsi, dans un premier temps, il peut être judicieux de s’en tenir à des aspects pratiques, de lui parler des mesures à prendre le moment venu.

 

Plus tard, les parents pourront peut-être aborder les aspects biologiques de la menstruation. En général, on peut se procurer à cet effet des publications éducatives auprès de médecins ou dans des bibliothèques et des librairies. Certaines jeunes filles préféreront lire ces écrits toutes seules ; d’autres seront plus à l’aise si elles le font avec une personne en qui elles font confiance.

 

Il sied de signaler qu’il est préférable de maintenir le dialogue, de ne pas chercher à évoquer tous les détails en une seule fois. Trop d’informations d’un coup pourraient submerger l’adolescente. Les enfants apprennent étape par étape.

Marie Thérèse CITO

ByIsaac Musharamina

Journée internationale de la femme rurale : en dépit de leurs difficultés, elles contribuent au développement de la famille

La journée mondiale de la femme rurale célébrée ce 15 octobre , sous le thème: «Renforcement de la résilience face à la crise climatique des femmes et des filles en milieu rural» avec pour objectif de valoriser la femme du fait qu’elle joue un rôle important dans l’économie de la République démocratique du Congo. Elle est célébrée chaque année pour stimuler les femmes qui habitent les milieux ruraux à s’adonner davantage à l’agriculture pour leur autonomisation.

 

Au niveau mondial, selon l’ONU Femme la grande majorité des données disponibles en termes de genre et de développement indiquent que l’extrême pauvreté, l’exclusion et les effets des changements climatiques touchent de manière disproportionnée les femmes rurales et qu’elles sont bien plus vulnérables que les hommes ruraux et les femmes urbaines.

 

En République Démocratique du Congo, les femmes et les filles vivants en milieu rural se heurtent au quotidien à de nombreuses difficultés pour accéder à des infrastructures, des services ainsi qu’à une protection sociale durables. L’omniprésence de ces difficultés offre à la fois de vastes ouvertures de changement afin, qu’à terme, elles ne constituent plus des entraves et obstacles à la vie de ces femmes et ces filles.

 

Il sied de signaler que les femmes et les filles sont chargées de la collecte de l’eau dans 80 % des foyers n’ayant pas accès à l’eau potable. C’est un travail dur qui ne deviendra que plus difficile à mesure que la pénurie d’eau s’aggravera. Le trajet pour aller chercher l’eau présente également des risques pour la sécurité. En l’absence d’eau et d’installations sanitaires adéquates, les femmes et les filles sont exposées à des maladies, à la violence et à d’autres risques sécuritaires. Tous ces facteurs déficitaires sont autant d’obstacles les privant du droit de bénéficier d’une bonne éducation, de générer un revenu et de se déplacer librement.

 

Isaac Musharhamina

ByThèrese

BAGIRA : LA PLANIFICATION FAMILIALE AU CŒUR D’UNE TRIBUNE D’EXPRESSION POPULAIRE A BAGIRA

300 personnes (leaders locaux, membres des organisations de la société civile, infirmiers titulaires des centres de santé, les relais communautaires, jeunes adolescentes et couples) de la zone de santé de Bagira améliorent leurs connaissances et s’engagent à briser les barrières socio-culturelles sur la planification familiale ce 04 Septembre 2019 au cours d’une Tribune d’expression populaire organisée par Uwezo Afrika Initiative.

Selon l’OMS : « Chaque MINUTE dans le monde: 380 femmes tombent enceinte, 190 grossesses sont non désirées, 40 femmes subissent un avortement et 1 femme, en meurt ». Ces statistiques alarmantes sont une des raisons pour UWEZO AFRIKA INITIATIVE, d’organiser cette tribune d’expression populaire afin d’emmener différents acteurs à analyser, prendre conscience et s’engager pour une meilleure Planification familiale.

Les différents panélistes ont éclairé l’opinion sur les pratiques relatives à la planification familiale, cette dernière étant l’ensemble des moyens qui concourent au contrôle des naissances, dans le but de permettre aux familles de choisir et d’avoir un enfant au moment et au temps voulu.

Docteur Yolande NSHOMBO, Médecin cheffe de zone de santé de Bagira, a montré que les plus grands défis sont les fausses rumeurs sur la planification familiale (cancer, stérilité secondaire, etc…). « Le faible accompagnement et l’implication réduite des églises, des certains leaders d’opinion communautaire, les barrières socio-culturelles (la richesse se traduit par le nombre d’enfants), ainsi que la très faible implication des partenaires masculins rendent difficile la pratique de la planification familiale », martèle-t-elle.

Docteur Nicole MAFINGE , de l’organisation SOFEDI (Solidarité des Femmes pour le développement Intégrale) invite les couples à planifier les naissances car avec le taux de croissance démographique actuel, dans 25 ans ce dernier sera multiplier par deux.  « Mais avec quel moyen de survie et quel espace ?» S’interroge-t-elle.

Par ailleurs, à l’issue de cette tribune d’expression populaire, la plupart des participants ont pris l’engagement de conscientiser leur Entourage, leurs équipes de travail et d’autres prennent la décision de commencer désormais à planifier leurs naissances. A titre illustratif :

Sylvain CHISHUGI, Infirmier Titulaire au centre de santé LUMU, promet de restituer le savoir acquis dans cet échange et faire une priorité les visites familiales et enseignements sur le planning familial’’.

Floride MAHESHE, un relai communautaire s’engage à sensibiliser sur la planification familiale chez les jeunes, leur faire comprendre qu’ils peuvent utiliser des méthodes de contraceptions dont l’abstinence pour éviter des grossesses précoces, non désirées et les avortements clandestins’’

Le couple Alexandre BWENGE et Neema KILONGO, s’engage à planifier désormais les naissances à travers les méthodes de contraception pour le bien-être de tous les membres de leur famille.

Il sied de signaler que les participants demandent aux personnels soignants d’intensifier les sensibilisations afin de  vulgariser les messages sur la planification familiale à chaque contact avec la population.

 

Marie Thérèse CITO

ByIsaac Musharamina

Sud-Kivu : Nicaise Kibel’Bel exhorte l’armée à former des brigades spéciales afin de vaincre les ADF

Présentant le contenu de son nouveau livre aux journalistes de Bukavu, l’écrivain et journaliste d’investigation Nicaise Kibel’Bel Oka recommande à l’Etat congolais de former des brigades spécialisées comme aux USA afin de venir à bout de ADF qui sèment la terreur et désolation à Beni.

Dans son livre « le Jihad en RDC » il explique comment les rebêlent prient afin qu’il y ait division au sein des FARDC, de quelle manière ils utilisent l’art de la ruse et leurs sources de financement.

Par ailleurs il dénonce le fait que certaines ONG et organisations de la société civile sapent l’image des forces loyalistes dans le but de le décourager et anéantir ses efforts.

Pour Kibel’ Bel Oka, la solution à ce problème des ADF à Beni passe par un changement des stratégies de la part des autorités congolaise.

« Entrainer les militaires sur base du terrain, revoir les relations entre populations et l’armée à Beni, redynamiser le renseignement et faire comprendre à la population que l’armée est son reflet » renchérit-il.

Notons que c’est depuis le 16 Janvier 2014 qu’avait eu lieu la première attaque de ce groupe militaire à Beni.

Isaac Musharhamina

ByIsaac Musharamina

La Fondation Etoile plaide pour l’encadrement de la jeunesse congolaise comme l’un des piliers de la restauration de la paix en RDC

A l’occasion de la sortie officielle de la Fondation Étoile, Delphie Namuto affirme que la promotion de l’éducation, l’encadrement de la jeunesse congolaise et la lutte contre la délinquance juvénile demeure parmi les piliers de la réussite véritable du processus de la restauration de la paix en RDC.

C’est lors de la foire culturelle organisée par les enfants orphelins encadrés par cette fondation que cette dernière lance un appel à toutes les couches sociales de la province de Sud-Kivu afin d’éradiquer l’analphabétisme et les inégalités sociales dans le but de garantir aux enfants un avenir radieux.

 

Pour la présidente de la Fondation Espoir, Delphie Namuto : »l’amour, l’engagement, l’ordre, le travail et le progrès repensent la marche de l’étoile pour faire briller l’humanité toute entier ».

Notons que cette fondation a mis au pied le projet « vijana wetu ndio Maendeleo » pour dire, nos jeune c’est le développement afin d’apporter sa pierre à l’encadrement des enfants orphelins.

 

Isaac Musharhamina

ByThèrese

BUKAVU : 90 élèves adolescentes informées sur l’hygiène menstruelle et reçoivent des serviettes hygiéniques renouvelables MAISHA PAD.

En marge de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, célébrée le 28 mai de chaque année, Uwezo Afrika Initiative a organisé deux séances d’échanges avec les élèves du complexe scolaire UJAMAA dans la commune de Kadutu et celles du Complexe scolaire Divin Maitre dans la commune d’Ibanda.  La gestion du cycle menstruelle et l’utilisation des serviettes hygiéniques renouvelables a été au cœur des discussions, dans le but de briser le tabou autour de la menstruation.

Les jeunes filles élèves n’ont pas hésité de parler des difficultés liées à la gestion de leur menstruation.

Alika NTABARUSHA, élève au complexe scolaire Ujamaa, explique : « quand j’ai eu mes premières règles, je ne savais pas ce que c’était au juste, vu qu’à la maison personne ne m’en parlait et non plus à l’école. Je me suis confié à ma grande sœur qui m’a juste dit que j’ai grandi, que je ne dois plus jouer avec les garçons. C’est là que j’ai compris que c’était un sujet tabou et que je ne devais pas en parler. »

Alika, n’est pas la seule à se retrouver dans pareille situation parce que dans beaucoup des familles, la sexualité et plus particulièrement la menstruation reste un sujet tabou, associé à des attitudes et langages négatifs véhiculés par plusieurs cultures.

Noëlla BASHIMBE, élève à l’école DIVIN MAITRE témoigne « je suis très heureuse d’avoir participé à ces échanges sur l’hygiène menstruelle, je comprends que c’est un phénomène naturel chez la femme et que je ne dois pas avoir honte de prendre soin de mon hygiène intime. »

A l’issue des échanges, les 90 élèves adolescentes (en raison de 45 par école) ont reçu chacune un paquet des serviettes hygiénique de la marque Maisha Pad fabriqué par Uwezo Afrika Initiative  afin de contribuer à l’amélioration de leurs conditions hygiénique mais aussi contribuer à la préservation  de la nature. Elles n’ont pas caché leur satisfaction :

Sifa BIRINGANINE : «  Grâce à Uwezo Afrika Initiative, je n’utiliserai plus d’étoffes d’habits pendant mes règles, je vais prendre très bien soins de moi parce que les règles font parti de moi, je vais en parler sans honte pour briser ce silence qui existe  tout autour ».

A travers ses échanges, l’organisation Uwezo Afrika Initiative, ambitionne contribuer à la lutte faite à travers le monde pour briser le silence autour de la menstruation et inviter tous les membres de la communauté à normaliser les conversations autour des règles.

Marie Thérèse CITO

ByThèrese

MAISHA PAD, Des serviettes hygiéniques renouvelables, une alternative sanitaire à la portée des femmes et filles du Kivu !

Des centaines des femmes du Sud-Kivu sont bénéficiaires des serviettes hygiéniques renouvelables et ne cachent pas leur satisfaction. Uwezo Afrika Initiative mobilisent des bienfaiteurs philanthropes mais également des individus afin de rendre accessibles les serviettes hygiéniques lavables aux femmes et aux filles.

C’est depuis Janvier 2019 que des serviettes hygiéniques de la marque Maisha Pad sont visibles à Bukavu et ses périphéries. Des plus en plus des femmes recourent à ces méthodes économiques, sanitaires et écologiques. Certaines utilisatrices n’hésitent pas à exprimer leur satisfaction.

Rose Nsimire témoigne : « auparavant j’étais obligée d’acheter des serviettes jetables, et cela me coûtait beaucoup, car obligée d’acheter chaque mois. Mais depuis que j’utilise des Pads renouvelables, je peux déjà économiser quelques sous de plus ».

Une autre utilisatrice, OLIRAGI Rolande avoue être motivée par la protection de l’environnement : « je n’utilise plus des serviettes jetables car ils ne sont pas recyclables et constituent un danger pour notre lac et l’environnement.

Comme Rose Nsimire et Oliragi Rolande, Uwezo Afrika Initiative (UAI en sigle)  rencontre des centaines des femmes du Kivu pour échanger sur une question qui les intéresse à savoir, leur santé sexuelle et reproductive. Après les échanges plusieurs d’entre elles prennent conscience des risques de santé relatifs à l’utilisation des serviettes hygiéniques jetables qui contiennent des produits chimiques et s’approprient avec enthousiasme l’alternative Maisha Pad.

Comment Uwezo Afrika Initiative atteint ces femmes ?

Linda Mugoli membre du service Marketing de UAI explique : « je contacte les revendeurs et les potentielles clientes afin de les sensibiliser concernant les bienfaits des serviettes hygiéniques renouvelables et les emmener ainsi à acheter le produit Maisha Pad ».

« Egalement, les autres membres de UAI mobilisent des philanthropes ou des bienfaiteurs qui peuvent acheter les serviettes hygiéniques pour un groupe des femmes qui n’ont pas assez des moyens et des filles au sein des écoles », ajoute-elle.

Interrogée sur les perspectives d’avenir, Linda Mugoli déclare que UAI souhaite que toute les femmes du Sud-Kivu et de la RDC en générale aient accès aux serviettes hygiéniques lavables et que la marque Maisha Pad devienne une référence dans le but de préserver la santé menstruelle des femmes et des jeunes filles.

Isaac Musharamina et Marie Thérèse Cito

 

ByIsaac Musharamina

En RD Congo, une femme en minijupe agressée à cause d’une rumeur

Dans le Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, une rumeur prêtant au nouveau président Étienne Tshisekedi ou à sa femme la volonté d’interdire le port de la minijupe et du pantalon pour les femmes a débouché sur l’agression et l’humiliation d’une femme en pleine rue le 5 mars à Bukavu. Notre rédaction a mené l’enquête.

Depuis début mars 2019, la rumeur s’est répandue à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu (est) : Félix Tshisekedi, le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC) élu en janvier, souhaiterait interdire aux femmes le port de la minijupe et du pantalon.

« Tout le monde en parlait sur WhatsApp ! »

Le 5 mars, au détour d’une conversation, elle parvient à Rukumbuzi Delphin Ntanyoma, doctorant en économie, de passage dans le Sud-Kivu :

J’étais à bord d’un camion qui allait de Bukavu à Uvira. Nous étions entassés avec des mamans, des papas, des jeunes et on débattait de tout. D’un coup a surgi dans la discussion la décision du président Tshisekedi d’interdire le port du pantalon et de la minijupe. J’en avais déjà vaguement entendu parler à Bukavu mais je n’y avais pas prêté attention.

J’ai alors demandé à la dame qui en parlait : comment l’avez-vous su ? Tout le monde m’a regardé comme si j’étais une personne étrange, qui n’a pas suivi l’actualité ! Ils m’ont répondu que tout le monde en parlait sur WhatsApp !

Certains disaient que ce n’était pas le président mais la première dame qui avait décidé cette interdiction. Parmi nous, il y avait un militaire qui parlait même d’un décret.

Je leur répondais que ce n’est pas la prérogative du président de dire aux gens comment s’habiller. Le fait que même des dames d’une soixantaine d’années y croient aussi alors qu’elles n’ont pas de smartphone me fait penser que cette rumeur a été diffusée très largement.

Ntanyoma R. Delphin@Delphino12

Ds ces conditions difficiles de transport ds la jungle du Kivu, on parle/discute de la « politique ». Politique ou rumeurs? Selon les sources que je trouve moins informé, @fatshi13 « Président de la République a interdit port de muni-jupe & pantalons pr de dames ». Monde de Rumeurs

 

à cause d’une rumeur

Dans le Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, une rumeur prêtant au nouveau président Étienne Tshisekedi ou à sa femme la volonté d’interdire le port de la minijupe et du pantalon pour les femmes a débouché sur l’agression et l’humiliation d’une femme en pleine rue le 5 mars à Bukavu. Notre rédaction a mené l’enquête.

Depuis début mars 2019, la rumeur s’est répandue à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu (est) : Félix Tshisekedi, le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC) élu en janvier, souhaiterait interdire aux femmes le port de la minijupe et du pantalon.

« Tout le monde en parlait sur WhatsApp ! »

Le 5 mars, au détour d’une conversation, elle parvient à Rukumbuzi Delphin Ntanyoma, doctorant en économie, de passage dans le Sud-Kivu :

J’étais à bord d’un camion qui allait de Bukavu à Uvira. Nous étions entassés avec des mamans, des papas, des jeunes et on débattait de tout. D’un coup a surgi dans la discussion la décision du président Tshisekedi d’interdire le port du pantalon et de la minijupe. J’en avais déjà vaguement entendu parler à Bukavu mais je n’y avais pas prêté attention.

J’ai alors demandé à la dame qui en parlait : comment l’avez-vous su ? Tout le monde m’a regardé comme si j’étais une personne étrange, qui n’a pas suivi l’actualité ! Ils m’ont répondu que tout le monde en parlait sur WhatsApp !

Certains disaient que ce n’était pas le président mais la première dame qui avait décidé cette interdiction. Parmi nous, il y avait un militaire qui parlait même d’un décret.

Je leur répondais que ce n’est pas la prérogative du président de dire aux gens comment s’habiller. Le fait que même des dames d’une soixantaine d’années y croient aussi alors qu’elles n’ont pas de smartphone me fait penser que cette rumeur a été diffusée très largement.

 

Ntanyoma R. Delphin@Delphino12

Ds ces conditions difficiles de transport ds la jungle du Kivu, on parle/discute de la « politique ». Politique ou rumeurs? Selon les sources que je trouve moins informé, @fatshi13 « Président de la République a interdit port de muni-jupe & pantalons pr de dames ». Monde de Rumeurs

 

Le même jour, le blogueur congolais Rodriguez Katsuva, cofondateur du site de vérification Congo Check, a d’ailleurs été sollicité pour vérifier cette rumeur.

Il n’existe à notre connaissance aucune trace d’une déclaration présidentielle concernant l’habillement des femmes.

Mais, toujours le 5 mars, une femme a été agressée à Bukavu par des hommes lui reprochant de porter une minijupe. Elle a été mise au sol et déshabillée de force, encerclée par une foule hilare. Les images de son agression et de son humiliation en public ont été partagées au moins plusieurs centaines de fois sur les réseaux sociaux.

 

Nathalie Yamb@Nath_Yamb

A Bukavu, au Sud Kivu, en mars 2019, une jeune femme a été agressée et déshabillée en pleine rue parce que des hommes n’ont pas apprécié sa tenue. Non, le 8 mars n’est pas un jour de fête et la lutte est encore longue. #8mars

Amb.Francine Muyumba

✔@Muyumba

Je tiens à dénoncer le traitement inadmissible réservé aux femmes de #Bukavu. Aucune loi de la république n’interdit les pantalons&mini-jupes. Que les autorités garantes de nos droits s’activent d’urgence pour mettre fin à cette tentative d’intimidation&violation de nos libertés.

Rodriguez Katsuva@rodrah1

#Bukavu +sieurs femmes humiliées hier par des motards parce qu’elles s’habillaient en pantalon ou en mini-jupe en ce mois de mars. Cause: une #FakeNews selon laquelle @fatshi13 Tshisekedi aurait interdit ces habits! L’infox fait des vraies victimes en #RDCongo @habariRDC #RDC

 

Alex Bahati

Est-il vrai que les gens s’acharnent sur les dames en mini jupe ou mini robe a Bukavu?? (Je m’excuse pour les images)
Kama nikweli please guys soyons civilisés

Dans le Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, une rumeur prêtant au nouveau président Étienne Tshisekedi ou à sa femme la volonté d’interdire le port de la minijupe et du pantalon pour les femmes a débouché sur l’agression et l’humiliation d’une femme en pleine rue le 5 mars à Bukavu. Notre rédaction a mené l’enquête.

Depuis début mars 2019, la rumeur s’est répandue à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu (est) : Félix Tshisekedi, le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC) élu en janvier, souhaiterait interdire aux femmes le port de la minijupe et du pantalon.

« Tout le monde en parlait sur WhatsApp ! »

Le 5 mars, au détour d’une conversation, elle parvient à Rukumbuzi Delphin Ntanyoma, doctorant en économie, de passage dans le Sud-Kivu :

J’étais à bord d’un camion qui allait de Bukavu à Uvira. Nous étions entassés avec des mamans, des papas, des jeunes et on débattait de tout. D’un coup a surgi dans la discussion la décision du président Tshisekedi d’interdire le port du pantalon et de la minijupe. J’en avais déjà vaguement entendu parler à Bukavu mais je n’y avais pas prêté attention.

J’ai alors demandé à la dame qui en parlait : comment l’avez-vous su ? Tout le monde m’a regardé comme si j’étais une personne étrange, qui n’a pas suivi l’actualité ! Ils m’ont répondu que tout le monde en parlait sur WhatsApp !

Certains disaient que ce n’était pas le président mais la première dame qui avait décidé cette interdiction. Parmi nous, il y avait un militaire qui parlait même d’un décret.

Je leur répondais que ce n’est pas la prérogative du président de dire aux gens comment s’habiller. Le fait que même des dames d’une soixantaine d’années y croient aussi alors qu’elles n’ont pas de smartphone me fait penser que cette rumeur a été diffusée très largement.

Ntanyoma R. Delphin@Delphino12

 

 

Ds ces conditions difficiles de transport ds la jungle du Kivu, on parle/discute de la « politique ». Politique ou rumeurs? Selon les sources que je trouve moins informé, @fatshi13 « Président de la République a interdit port de muni-jupe & pantalons pr de dames ». Monde de Rumeurs

 

à cause d’une rumeur

Dans le Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, une rumeur prêtant au nouveau président Étienne Tshisekedi ou à sa femme la volonté d’interdire le port de la minijupe et du pantalon pour les femmes a débouché sur l’agression et l’humiliation d’une femme en pleine rue le 5 mars à Bukavu. Notre rédaction a mené l’enquête.

Depuis début mars 2019, la rumeur s’est répandue à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu (est) : Félix Tshisekedi, le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC) élu en janvier, souhaiterait interdire aux femmes le port de la minijupe et du pantalon.

« Tout le monde en parlait sur WhatsApp ! »

Le 5 mars, au détour d’une conversation, elle parvient à Rukumbuzi Delphin Ntanyoma, doctorant en économie, de passage dans le Sud-Kivu :

J’étais à bord d’un camion qui allait de Bukavu à Uvira. Nous étions entassés avec des mamans, des papas, des jeunes et on débattait de tout. D’un coup a surgi dans la discussion la décision du président Tshisekedi d’interdire le port du pantalon et de la minijupe. J’en avais déjà vaguement entendu parler à Bukavu mais je n’y avais pas prêté attention.

J’ai alors demandé à la dame qui en parlait : comment l’avez-vous su ? Tout le monde m’a regardé comme si j’étais une personne étrange, qui n’a pas suivi l’actualité ! Ils m’ont répondu que tout le monde en parlait sur WhatsApp !

Certains disaient que ce n’était pas le président mais la première dame qui avait décidé cette interdiction. Parmi nous, il y avait un militaire qui parlait même d’un décret.

Je leur répondais que ce n’est pas la prérogative du président de dire aux gens comment s’habiller. Le fait que même des dames d’une soixantaine d’années y croient aussi alors qu’elles n’ont pas de smartphone me fait penser que cette rumeur a été diffusée très largement.

 

 

 

 

Ntanyoma R. Delphin@Delphino12

Ds ces conditions difficiles de transport ds la jungle du Kivu, on parle/discute de la « politique ». Politique ou rumeurs? Selon les sources que je trouve moins informé, @fatshi13 « Président de la République a interdit port de muni-jupe & pantalons pr de dames ». Monde de Rumeur

Le même jour, le blogueur congolais Rodriguez Katsuva, cofondateur du site de vérification Congo Check, a d’ailleurs été sollicité pour vérifier cette rumeur.

Il n’existe à notre connaissance aucune trace d’une déclaration présidentielle concernant l’habillement des femmes.

Mais, toujours le 5 mars, une femme a été agressée à Bukavu par des hommes lui reprochant de porter une minijupe. Elle a été mise au sol et déshabillée de force, encerclée par une foule hilare. Les images de son agression et de son humiliation en public ont été partagées au moins plusieurs centaines de fois sur les réseaux sociaux.

Nathalie Yamb@Nath_Yamb

 

 

A Bukavu, au Sud Kivu, en mars 2019, une jeune femme a été agressée et déshabillée en pleine rue parce que des hommes n’ont pas apprécié sa tenue. Non, le 8 mars n’est pas un jour de fête et la lutte est encore longue. #8mars

 

 

Amb.Francine Muyumba

✔@Muyumba

Je tiens à dénoncer le traitement inadmissible réservé aux femmes de #Bukavu. Aucune loi de la république n’interdit les pantalons&mini-jupes. Que les autorités garantes de nos droits s’activent d’urgence pour mettre fin à cette tentative d’intimidation&violation de nos libertés.

Rodriguez Katsuva@rodrah1

#Bukavu +sieurs femmes humiliées hier par des motards parce qu’elles s’habillaient en pantalon ou en mini-jupe en ce mois de mars. Cause: une #FakeNews selon laquelle @fatshi13 Tshisekedi aurait interdit ces habits! L’infox fait des vraies victimes en #RDCongo @habariRDC #RDC

 

Alex Bahati

Est-il vrai que les gens s’acharnent sur les dames en mini jupe ou mini robe a Bukavu?? (Je m’excuse pour les images)
Kama nikweli please guys soyons civilisés

 

« ils s’en sont pris à elle parce qu’elle était en minijupe »

Lorsqu’il a appris la nouvelle de l’agression, Omar Abedi, membre de l’association de défense des droits des femmes Uwezo Afrika, a immédiatement cherché à venir en aide à la victime.

Nous sommes en train de lui chercher un nouveau logement. Elle est traumatisée, il faut qu’elle quitte le quartier pendant un moment.

Elle m’a raconté l’agression. Elle était sur le chemin pour rentrer chez elle, de retour du travail. Elle est passée devant quelques motards qui ont l’habitude de stationner aux alentours de la place Major Vangu, dans le quartier de Panzi.

Ils se sont mis à lui crier dessus, à se diriger vers elle. Elle n’avait aucun antécédent avec ces hommes, ils s’en sont pris à elle juste parce qu’elle était en minijupe.

Elle a essayé de fuir mais ce n’était pas possible. Quand elle a résisté, les motards ont commencé à la déshabiller.

Elle était au sol, les gens prenaient des photos, y compris des femmes.

« Les femmes doivent pouvoir vivre leur habillement en toute liberté ! »

Douce Namwezi, la directrice d’Uwezo Afrika, veut que l’émotion suscitée par cette agression amène à une prise de conscience de la part des autorités :

C’est terrible d’assister au passage d’une rumeur à la violation de la dignité des femmes. Si tout le monde avait entendu cette rumeur à Bukavu, y compris les policiers et les politiques, pourquoi personne n’a réagi ? Dans un premier temps, cela n’a pas été pris au sérieux alors que cette rumeur est très grave !

En relayant les images de cette agression, on a voulu amener les autorités à sortir d’un silence complice, elles ont fini par dire que les auteurs de ces actes, dont les visages sont identifiables, devaient être sanctionnés.

Pour l’instant personne n’a été arrêté mais cela a au moins fait un peu taire cette rumeur.

Lorsqu’il a appris la nouvelle de l’agression, Omar Abedi, membre de l’association de défense des droits des femmes Uwezo Afrika, a immédiatement cherché à venir en aide à la victime.

Douce Namwezi, la directrice d’Uwezo Afrika, veut que l’émotion suscitée par cette agression amène à une prise de conscience de la part des autorités :

C’est terrible d’assister au passage d’une rumeur à la violation de la dignité des femmes. Si tout le monde avait entendu cette rumeur à Bukavu, y compris les policiers et les politiques, pourquoi personne n’a réagi ? Dans un premier temps, cela n’a pas été pris au sérieux alors que cette rumeur est très grave !

En relayant les images de cette agression, on a voulu amener les autorités à sortir d’un silence complice, elles ont fini par dire que les auteurs de ces actes, dont les visages sont identifiables, devaient être sanctionnés.

Pour l’instant personne n’a été arrêté mais cela a au moins fait un peu taire cette rumeur.

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https://observers.france24.com/fr/20190315-rd-congo-une-femme-minijupe-agressee-cause-rumeur?ref=fb_i&fbclid=IwAR1wh8RLabj8qBjKhtg5vx-BrH1uAstHyDMdH7Ps2oUY6aInAyrIluODMZ0