Les habitants de Bukavu chef-lieu de la province du Sud-Kivu à l’Est de la République démocratique du Congo ont vécu l’après-midi de ce mercredi 12 février 2020 un moment exceptionnel de mémoire aux multiples victimes de massacres et tueries perpétrés dans cette région orientale du pays.

Au cours de ce requiem pour la paix organisé par l’organisation “Uwezo Afrika Initiative” à la cathédrale notre dame de la paix de Bukavu, plusieurs messages de paix, de cohabitation, de justice et de respect aux morts ont été lancés par différentes personnalités.

Présent dans ce requiem, le prix Nobel de la Paix 2018, docteur Denis Mukwege a d’abord rendu hommage à “Uwezo Afrika” pour l’organisation d’un événement de ce genre, indiquant qu’il est à sa connaissance “la première de cette ampleur”.

A cette occasion, Denis Mukwege a invité le peuple congolais à réclamer justice pour tous les crimes commis sur le territoire congolais, car, selon lui, la justice fait parti des préalables pour arriver à la réconciliation des peuples. Il a rappelé une fois de plus à la création d’un tribunal pénal international pour juger les bourreaux et les commanditaires de ces crimes.

“Le devoir de mémoire, de vérité et de justice sont des préalables à la réconciliation des peuples, nous devons trouver de la force en nous pour exiger que ce processus soit initié en RDC. Les crimes commis dans notre pays mérite un tribunal pénal international ou à défaut avoir des cours spécialisés” a-t-il rappelé.

Le gynécologue congolais et médecin directeur de l’hôpital de Panzi appelle également à l’organisation d’une justice transitionnelle qui, pour lui, pourra permettre aux victimes de s’exprimer et recouvrer leur dignité perdue.

“A côté de cette justice pénale, nous devrions aussi envisager des mécanismes de justice transitionnelle qui permettront aux victimes, aux survivants dans leurs familles de s’exprimer, afin de recouvrer leur dignité perdue. Par la même occasion, les bourreaux seront appelés à avouer leur forfait et demander pardon aux victimes, à leur famille et à la société” a renchérit l’homme qui répare les femmes, le docteur Mukwege.

Pascal D. NGABOYEKA/linterview.cd